Jérusalem, quel miroir ?

Me voici de retour d’un magnifique voyage en Galilée, au cours duquel, nous avons pu, les étudiants de l’École biblique et moi-même, visiter pendant cinq jours des sites connus et moins connus, marcher sur des sentiers battus ou ignorés. Comme ce séjour couvrait un week-end, je me suis dit que la journée du samedi nous permettrait d’être tranquilles, « tous » les juifs respectant le repos du shabbat : il n’en a rien été, les parcs nationaux étaient aussi pleins ce jour-là qu’à l’accoutumée. Le fait de vivre à Jérusalem, dans une ville où les communautés religieuses de toutes langues et obédiences foisonnent, à proximité du quartier juif orthodoxe de Mea Shearim, ne constituerait-il pas un miroir grossissant de la réalité quotidienne des Israéliens ?

Mais ne faudrait-il pas dire plutôt que Jérusalem, qui reste une petite ville, surtout si l’on considère son centre historique, constitue un miroir condensant ? Telle était déjà mon impression en réfléchissant à la vie nocturne, pour laquelle je n’ai personnellement aucune appétence : on me dit en effet qu’elle est développée dans certains quartiers de Jérusalem, mais ce n’est pas le cas dans le nôtre, et, en toute occurrence, je doute que l’agitation soit celle que l’on rencontre à Tel Aviv… Pour revenir au voyage, nous sommes aussi passés à Tibériade, grand centre religieux du judaïsme, et il est clair que la piété juive y est bien établie et respectée : dans les endroits ouverts à la baignade, la kippa se portait même dans l’eau ! Et puis on trouve aussi dans cette Galilée des nations la même juxtaposition de communautés que l’on trouve à Jérusalem, sans qu’existe aucun lien apparent, dans des quartiers bien délimités : seuls les touristes passent de l’un à l’autre.

Un pays doit-il être à l’image de sa capitale, ou la capitale à l’image du pays ? Jérusalem doit-elle vraiment se proposer comme miroir ? Ou la capitale, entendue au plan religieux plus que politique, ne devrait-elle pas être… la capitale justement, celle qui marche en tête, un exemple ? Je repense à ce qu’en dit le psaume 122 : « Jérusalem, bâtie comme une ville où tout ensemble fait corps ». On en est loin, mais il est toujours permis d’espérer.

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