Vendredi 22 février
Nous partons passer le week-end à Caleruega (nom du village de naissance de saint Dominique en Espagne, repris ici sous influence dominicaine), à une cinquantaine de kilomètres de Manille (mais deux heures de route). Voici a priori quelques photos « touristiques » de Caleruega avant d’y revenir plus bas.
La première étape du voyage sera Tagaytay, séminaire accueillant des étudiants de plusieurs origines mais tenu par la congrégation du Verbe divin, d’origine allemande. Nous voyageons sous une pluie battante, mais perdons en route cinq ou six degrés, ce qui est très appréciable. Il faut savoir que Tagaytay est un lieu privilégie de villégiature pour les habitants de Manille, du fait de la beauté du site et de la douceur de son climat : la ville est située à 600 m d’altitude, au bord d’un lac avec un petit sommet volcanique en son centre. On me dit que ce volcan n’est pas toujours bien visible, mais qu’il n’apparaît qu’aux vierges : que les lecteurs le sachent, je l’ai bien vu !
Pour le dire franchement, je n’étais pas a priori très enthousiaste pour redonner ma conférence classique en cette fin de semaine : mais il se trouve que la cinquantaine d’assistants présents, des étudiants, mais aussi des professeurs, et même un journaliste (je ne connais pas son journal, je ne serai donc pas informé de l’article que, publié, je n’aurai certainement pas la possibilité de lire parce qu’il sera écrit en philippino). Mais voilà, cet auditoire s’est révélé de très grande qualité, très attentif, et posant beaucoup de questions fort pertinentes : du coup, la séance a duré deux heures ! Et le chantier de la Bible en ses traditions a peut-être gagné là des collaborateurs de divers types.
Quel bilan tirer de toutes ces rencontres, même s’il en reste normalement une, mardi, avec les frères Lassaliens ?
- Il existe toujours une demande d’informations et d’approfondissement concernant les textes bibliques.
- Les moyens humains et financiers de satisfaire cette demande sont limités, ici à Manille comme ailleurs.
- Dans ce contexte, notre chantier intéresse vivement, mais il n’est pas facile de lui apporter du soutien.
- Il n’en reste pas moins qu’il est important de « semer la bonne nouvelle de ce chantier », en particulier à l’intention de ceux qui sont loin des lieux d’élaboration, en confiant totalement au Seigneur le soin de faire lever cette semence.
- Le semis peut et doit se faire de plusieurs manières : participation à des colloques, publications, conférences diverses, lettre d’informations, page Facebook (beaucoup de succès auprès de plus jeunes pour celle du chantier BEST) etc.
Nous quittons donc Tagaytay en début d’après-midi pour rejoindre Caleruega, tout proche. Ce lieu est une sorte de sanctuaire, autour de l’église de la Transfiguration, et il est tenu par les Dominicains. La beauté du site, dont essaye de rendre compte la galerie spécifique que j’ai ouverte ci-dessous (cliquez sur les photos pour les agrandir), la douceur du climat, font qu’il est devenu le lieu privilégié d’accueil de retraitants, mais aussi de célébrations de mariages : d’où la grande salle de réception où se succèdent les groupes.
Côté dominicain, la communauté est placée sous le patronage de Ste Marie-Madeleine : pour le frère de la province de Toulouse que je suis, c’est assez sympathique, puisque cette province a la même patrone. Et je constate qu’il existe certains points communs entre ce site et celui de Ste Marie-Madeleine dans le massif de la Sainte-Baume en Provence… A cette différence près qu’on ne pratique pas dans ce dernier de mariages, surtout quand on sait tout ce qui se raconte et s’invente sur Marie-Madeleine : ici, cela ne semble pas soulever d’ambiguïtés.
Samedi 23 février
Le frère Clarence, qui m’accueille au long de mon séjour et a tout organisé, me conduit à nouveau à proximité immédiate de Tagaytay pour y visiter la « Gourmet Farm ». Je ne savais pas du tout ce que j’allais trouver, et j’avoue avoir été très heureusement surpris. Le mieux est sans doute, faute pour mes lecteurs de pouvoir se rendre sur place, d’aller visiter le site Internet de cette ferme (je ne mets donc pas de photos), mais je vais essayer de rendre compte en quelques mots de cette étonnante aventure.
A l’arrivée, vous trouvez une sorte de café-restaurant, très moderne, qui rappelle que le fondateur de l’entreprise était à l’origine un négociant en café : une activité qui continue sur le site, non par la production située ailleurs, mais par la torréfaction. Un petit tour derrière le restaurant vous met au contact d’effluves fort agréables ! Le dit fondateur, excellent cuisinier, n’a pas souhaité en rester là. Il a donc, sur 11 ha aujourd’hui, entrepris de développer une ferme modèle pour la culture de diverses plantes (laitues de plusieurs sortes, plantes aromatiques etc.) qu’il vend un peu partout et à partir desquelles il s’essaie à développer de nouvelles recettes : par exemple des chips aux légumes dont on m’offre deux paquets, mais aussi des sauces. Et le café-restaurant lui permet de proposer à la clientèle de tester les résultats : ils sont délicieux…
L’affaire a donc prospéré et le fondateur, très croyant, a jugé bon d’en rendre grâce à Dieu. Il a donc implanté une église sanctuaire dédiée à saint Joseph au milieu du domaine, et l’a entourée de quelques maisons destinées à accueillir une vingtaine de retraitants dans le plus grand calme. Là aussi, la réputation n’est plus à faire.
Étonnant, non ? Difficile à imaginer dans mon vieux pays de France, pourtant « fille aînée de l’Eglise ».
Les derniers jours avant mon retour en France ne comportant aucune activité notable, je clos ici ce journal d’un séjour à Manille.