En route vers « l’homme nouveau » : au-delà d’une loi

Ce samedi 18 mai 2013, le président de la République française vient de promulguer la loi dite « du mariage pour tous ». Cette promulgation fait suite à la validation de l’ensemble de la loi par le Conseil constitutionnel pas plus tard qu’hier.

Pour les défenseurs de cette loi, c’est un jour de joie ; pour les opposants, un jour de deuil. Au-delà des critiques et invectives trop faciles distillées par les uns ou les autres, il est incontestable que bien des défenseurs de cette loi souhaitent aller plus loin non seulement du côté des couples homosexuels, mais plus loin encore aussi du côté de la philosophie de l’homme : plusieurs d’entre eux en effet, dont celle qui a élaboré et défendu cette loi, Mme Taubira, n’ont pas caché qu’ils visaient l’avènement d’un « homme nouveau », débarrassé de ses déterminismes sociaux, éducatifs, religieux. Est-ce un hasard si, en ce moment même, les tenants de la « théorie du genre », qui évoque une indétermination initiale du genre humain appelé à se construire par ses propres choix tout au long de la vie, font feu de tout bois en direction de l’Education Nationale ?

Il m’est difficile de ne pas penser que, derrière tous ces mouvements, c’est bien la morale catholique qui est visée au premier chef. Celle-ci défend en effet depuis toujours l’existence d’une « loi naturelle », et donc d’une nature qui accueille et porte la grâce de Dieu. Pour reprendre une formule connue, « la grâce ne supprime pas la nature, elle l’accomplit ». Mais si l’homme n’est que le produit de ses choix, plus aucune nature n’existe, et la grâce n’a pas de lieu où reposer.

Il m’est aussi difficile de ne pas rappeler que cet « homme nouveau » n’est en rien nouveau : il est la résurgence de l’homme prométhéen, celui qui se construit sans Dieu ni maître, et dont la Bible, dans les chapitres 2 et 3 du livre de la Genèse, nous donne aussi une illustration lorsqu’Adam refuse le commandement de Dieu pour tenter de devenir « comme Dieu », par sa seule volonté.

Cet homme là est exactement à l’opposé de celui que les chrétiens se proposent pour modèle, Jésus, « lui qui n’a pas revendiqué comme une proie à saisir d’être l’égal de Dieu » (Ph 2,6). C’est pour les chrétiens un long combat qui continue, engagé depuis longtemps et dépassant largement le texte et le contexte d’une loi : rétablir la vérité de l’homme, manifester que le seul « homme nouveau » est celui qui aura revêtu le Christ.

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