Échos d’un séjour à Cambridge et d’une visite à Ely

Mardi 6 août 2013 : fête de la Transfiguration

Une semaine déjà depuis mon arrivée au couvent des Dominicains de Cambridge et encore six jours à passer. Quelle raison m’a poussé à venir ici ? Le dépaysement sans doute, si reposant en temps de vacances, mais surtout la curiosité : pour un universitaire, évoquer Cambridge, au même titre qu’Oxford, représente une manière de revenir aux sources. Bien sûr, l’université de Cologne ou celle de Paris sont nées bien plus tôt, mais elles n’ont pas gardé de la même manière cette patine ancienne. Cambridge n’est pas une grande ville, et l’on fait vite le tour de sa partie la plus ancienne : comment alors ne pas succomber au charme de cette accumulation de collèges, aux bâtiments majestueux, aux jardins et pelouses sans défauts, aux noms si étranges pour le visiteur habitué à la laïcité française, St John’s College, Jesus College, King College, Christ College, Magdalene College, parmi d’autres ?

Chapelle King College
Chapelle King College
Pont des soupirs
Pont des soupirs

Sur tout un côté de la ville ancienne, coule paresseusement la rivière Cam : des petits bateaux à fond plat, manœuvrés à la perche comme à Venise, sont pris d’assaut pour les touristes. Grâce à eux, ils vont passer sous le fameux Pont des Soupirs, visible sinon seulement depuis le jardin de St John’s College,  Cela dit, le passage par saint John mérite d’être fait si on le peut car le ticket d’entrée donne accès à la magnifique chapelle du collège : quand on parle de chapelle ici, il faut bien se comprendre, le bâtiment a plutôt l’ampleur d’une cathédrale.

Le couvent des Dominicains, qui abrite le noviciat, se situe au nord de Cambridge, à dix minutes à pied de la ville ancienne, une fois passé le pont sur la rivière Cam. Il est moderne, constitué à l’origine par deux grandes maisons bourgeoises qui ont été reliées par un bâtiment tiers plutôt laid, mais abritant au premier étage la chapelle, et au deuxième étage la bibliothèque : le charme du couvent ne vient pas des bâtiments d’habitation, mais du jardin où l’on peut admirer des arbres somptueux qui feraient presque concurrence à ceux du parc du couvent de Lille.

Plan de la cathédrale d'Ely
Plan de la cathédrale d’Ely

Plusieurs frères de la communauté m’avaient invité à dépasser les frontières de Cambridge et à me rendre à Ely, en m’affirmant que j’y trouverai une somptueuse cathédrale. J’ai donc répondu à leur invitation, et me suis rendu à Ely, à vingt minutes en train au nord-est de Cambridge : après avoir longé la rivière Ouse, puis traversé de paisibles et sinueux jardins étalés sur la colline, je suis entré dans la cathédrale par le côté sud, et j’ai compris que les frères ne m’avaient pas trompé. A mon avis, ils étaient même en dessous de la vérité : j’ai passé une heure et demi à contempler sous toutes les coutures ce bijou.

A l’origine, en 670, ce fut un monastère double. Après sa destruction par les Danois au 9e siècle, le monastère est reconstruit au 10e siècle et habité par des Bénédictins. L’église, dans sa forme actuelle, est construite à la fin du 11e siècle, puis consacrée cathédrale en 1109 : elle va garder son double statut d’abbatiale et de cathédrale jusqu’à l’époque d’Henri VIII. Ensuite, elle ne sera plus que cathédrale.

Coupole de la tour centrale
Coupole de la tour centrale

Ce qui frappe immédiatement le visiteur, surtout s’il entre par le côté sud, c’est la forme octogonale de la tour qui surmonte la croisée du transept central : elle propose un prodige architectural, qui n’est pas sans rappeler cet autre prodige que représente le palmier du couvent des Jacobins à Toulouse. L’ensemble, majestueux, est d’une légèreté incroyable et l’on se sent comme aspiré vers le ciel : que pouvaient demander de mieux les constructeurs ?

Le deuxième sujet d’émerveillement, parmi d’autres, est constitué par le plafond de la nef centrale, orientée est-ouest : il est peint à l’époque victorienne de scènes bibliques, parfaitement visibles grâce aux grandes ouvertures des fenêtres supérieures. De fait, à l’exception de sa partie est, où se trouvent les stalles, l’église est très lumineuse.

Plafond de la nef centrale
Plafond de la nef centrale

Il y aurait bien d’autres choses à dire sur cette cathédrale, souvent décrite comme l’une des sept merveilles du monde médiéval, mais le mieux est sûrement, si l’occasion s’en présente, de se rendre sur place : aucune description ne remplacera jamais une visite. Ce qui permettra de la replacer dans son environnement : j’ai en effet oublié de préciser que plusieurs bâtiments médiévaux, dont la maison de l’évêque, l’entourent.

Jeudi 8 août 2013 : fête de saint Dominique

Plan du site
Plan du site

Là, les frères dominicains ne m’en ont rien dit, mais les guides touristiques le signalent volontiers : le jardin botanique proposé par l’université mérite le détour. Je m’y suis donc rendu ce jour de fête et n’ai pas été déçu : 16 ha pour 8000 espèces de plantes et d’arbres. Un enchantement pour les yeux, même si ce n’était sans doute pas la meilleure saison, le mois de juin ou celui d’octobre devant offrir plus de couleurs. Mais Cambridge étant quand même bien arrosé, le jardin ne pâtit pas de la saison estivale.

Voici quelques vues, toujours réalisées à partir de mon smartphone, et qui ne donnent donc qu’un modeste et infidèle aperçu.

Vue_1
Vue_1
Vue_2
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Vue_3
Vue_3
Vue_4
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