Il n’est pas ici, il est ressuscité (sur Mt 28,10)

« Il n’est pas ici, il est ressuscité », voilà, frères et sœurs, le message reçu par les femmes venues au tombeau. Pour elles, ce message voulait dire « Jésus n’est pas dans ce tombeau où vous pensiez le trouver », il n’est plus dans la mort : il est dans le présent de la vie et elles vont d’ailleurs le croiser inopinément sur le chemin. Lorsqu’il est transmis aux disciples, enfermés dans leur Cénacle par crainte des Juifs, ce message les invite à oublier la peur, à ouvrir leurs portes, à rejoindre la terre familière de Galilée dont beaucoup sont issus et où il leur donne rendez-vous. Et maintenant que nous recevons nous-mêmes ce message, comment l’entendons-nous ?

« Il n’est pas ici, il est ressuscité », allons-nous chercher Jésus dans un quelconque passé ? Il est bien vrai que nous le connaissons à partir de ce qui s’est vécu au sein du peuple hébreu, à partir de ce qu’en ont écrit les évangélistes, et notre veillée nous a remis toute cette histoire en mémoire. Mais ce passé ne nous a pas été présenté pour nous faire regarder en arrière ou, pire, nous retenir, mais pour mieux comprendre les origines, la naissance, la vie de Jésus, et nous permettre de le reconnaître dans notre présent.

« Il n’est pas ici, il est ressuscité », allons-nous le chercher dans un nouveau cénacle, loin des bruits du monde, regroupés dans notre petit clocher ? S’il est vrai que l’annonce nous en est faite à nous, cette nuit, en cette église, Jésus n’est pas ressuscité seulement  « pour nous », il l’est pour tous, et la bonne nouvelle de cette résurrection doit atteindre les limites du monde. D’ailleurs, en son temps, Jésus s’est manifesté à ses disciples en Galilée, sur une terre que l’on appelle souvent « Galilée des nations », une place publique ouverte à tous et où il donne rendez-vous à ses disciples.

« Il n’est pas ici, il est ressuscité », ah ! il existe quand même un lieu où nous ne rencontrerons pas Jésus, c’est dans le monde du péché. Mais cette nuit, si nous lui remettons notre péché, il nous fait aussi la grâce de nous en laver en l’enfouissant dans sa mort. L’apôtre Paul nous l’a dit : « l’homme ancien qui est en nous a été fixé à la croix avec lui pour que cet être de péché soit réduit à l’impuissance, et qu’ainsi nous ne soyons plus esclaves du péché ».

« Il n’est pas ici, il est ressuscité », il nous faut donc nous remettre en route, mais au fait comment allons-nous le reconnaître ? Avec Marie-Madeleine, dont la rencontre avec Jésus dans un jardin, en plein air bien sûr, sera évoquée tout à l’heure dans la messe du jour, avec les disciples d’Emmaüs, apprenons que si notre cœur le cherche, s’il brûle en chemin, c’est bien Jésus qui choisit de venir à notre rencontre et de se faire reconnaître : vous qui vous appelez ce soir Marie, Pierre, Lucie ou Joseph, ou quelque autre prénom que ce soit, il s’avance vers vous et vous dit en vous appelant par votre prénom « ne crains pas, c’est moi ».

« Il n’est pas ici, il est ressuscité ». Frères et sœurs, il fait encore nuit autour de nous, mais le jour s’est déjà levé dans nos cœurs et tout est clair : abandonnons notre ancien genre de vie, quittons tous les espaces de mort et de péché, choisissons la vie et reprenons la route à la rencontre des hommes et des femmes de notre temps. Sur cette route, tout à l’heure, demain ou dans les jours qui viennent, voici que Jésus le ressuscité va venir à notre rencontre.

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