Les deux mains de la justice et de la miséricorde

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Sur Hébreux 4,12-16 ; Marc 2,13-17

Frères et sœurs, le passage de la lettre aux Hébreux que nous avons entendu présente deux parties bien distinctes. La première, portant sur la parole de Dieu, souligne la dimension de jugement avec des mots ou expressions aussi durs que « tranchant », « partager », « rendre des comptes » ; la deuxième, qui évoque la figure du grand-prêtre, Jésus, nous offre un vocabulaire tout autre, avec en particulier une insistance sur la compassion, ce qui rejoint l’accent final très réconfortant de l’évangile « je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs ».

Chacun le sait, et en ces temps troublés plus que jamais, entre la justice et la miséricorde, il n’est pas toujours facile de trouver le bon chemin. Dans la tradition dominicaine, qui se nourrit de la prière de saint Dominique « Seigneur, que vont devenir les pécheurs ? », l’accent est mis le plus souvent sur la miséricorde, si conforme à l’attitude de Jésus dans les évangiles, et si importante aujourd’hui encore. En même temps, il faut être bien conscient qu’il ne peut y avoir de miséricorde, il ne peut y avoir de pardon que parce que une ou des exigences sont présentes : il vaudrait mieux sinon parler de « laisser aller ».

Saint Irénée parlait des deux mains du Père que sont le Fils et le Saint-Esprit. Je voudrais vous en proposer deux autres, justice et miséricorde, que je vois comme les deux mains de notre Seigneur Jésus : c’est avec une main que l’on peut frapper sur la joue pour punir, c’est avec une autre main que l’on peut frapper sur l’épaule pour encourager, mais c’est avec les deux mains que l’on embrasse et étreint vraiment.

Une réponse à “Les deux mains de la justice et de la miséricorde”

  1. Oui, Hervé, je crois qu’il faut tenir les deux. En vie dominicaine on insiste avec raison sur la miséricorde, mais elle peut se révéler faiblesse ou laisser aller, comme tu dis.
    Vérité et miséricorde se rencontrent disent les psaumes
    c’est jamais gagné; c’est l’oeuvre d’une vie et en communion
    merci

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