Prière pour les défunts ?

Chaque année, le 7 février, la tradition dominicaine propose un jour de prière pour les parents défunts des uns ou des autres : Rm 14,7-9.10b-12 ; Jn 17,1-3.24-26. Voici mon homélie pour cette occasion.

En ce jour, frères et sœurs, nous sommes invités à prier pour nos parents défunts : noble cause s’il en est, nous leur devons la vie, et souvent bien plus que la vie. Prier pour eux est une manière de leur rendre un peu de ce qu’ils nous ont donné.

En même temps, je me dis que le rapport que nous continuons d’avoir avec eux pourrait être exactement inverse. Mes propres parents sont décédés il y a 20 ans environ, et, peut-être par aveuglement, je n’ai jamais pensé à eux depuis que comme appartenant à Dieu, pour reprendre la belle formule de la lettre aux Romains, et donc vivants aujourd’hui auprès de Dieu, dans sa gloire : dans cette perspective, ils sont beaucoup plus susceptibles de m’apporter quelque chose de la part de ce Dieu qu’ils voient, que moi de leur apporter quelque chose. Oui, je crois qu’ils prient pour moi, mes quatre frères et sœurs, et toute leur famille, en continuant de nous faire vivre de leur amour, et ils nous apportent plus que nous ne pouvons nous leur apporter.

Mais je sais aussi que j’ai eu cette chance d’avoir des parents très aimants, discrets certes dans leur piété, mais profondément chrétiens. Ce qui n’est pas le cas, loin de là, de pas mal de mes frères et sœurs dominicains, dont j’ai connu les difficultés dans les différentes responsabilités que j’ai pu exercer dans l’Ordre des Prêcheurs : leur vocation n’a pu s’affermir qu’en traversant bien des contrariétés familiales. Par la prière, nous nous relions à ces parents, mais nous les relions aussi à Dieu, qu’ils aient été ses disciples ou non. La prière crée en quelque sorte ce lien d’appartenance dont je vous parlais tout à l’heure.

Quelles que soient les circonstances, nos parents nous ont aimés tant bien que mal, nous les avons aimés tant bien que mal : aujourd’hui, la prière nous permet d’aller au-delà du bien et du mal que j’évoque, et de contempler ensemble cette gloire évoquée par l’évangéliste Jean, la gloire de Dieu, Père, Fils et Esprit-Saint. Que le nom du Seigneur soit béni !

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