La difficile émergence d’un monde nouveau

Voilà quelque temps que je n’avais rien écrit de nouveau sur ce blog. La raison en est très simple : panne d’inspiration, crainte de me répéter. Car ce monde nouveau, auquel j’aspire comme tant de mes lecteurs sans doute, tarde à apparaître, et il me semble que nous assistons plutôt à la lente et douloureuse déliquescence du monde ancien. Et j’en suis de plus en plus meurtri et quelque peu las.

le monde nouveau se fait attendre
Le monde nouveau tarde à apparaître…

Les signes en sont multiples à mes yeux. Je pourrais évoquer le dérèglement climatique, manifeste depuis des années, que certains s’obstinent à nier et qui pourtant fait des ravages. Mais ces derniers temps, nous sommes rivés sur cette fameuse pandémie : elle nous a touchés au cœur en mettant en lumière nos fragilités, connues ou cachées, en particulier la mort. Et ici, en France, je suis de ceux qui se lamentent sur une gestion de cette crise qui ne cesse d’alimenter la peur : contradictions, manipulation des chiffres, imposition de mesures de plus en plus liberticides etc. En outre, le mensonge devient peu à peu la forme dominante de l’information avec des promesses multiples faites à l’emporte-pièce, et non tenues. On trouvera de nombreux billets justifiant cette appréciation sur ma page Facebook, ou sur celle des Dominicains de Montpellier.

Les conséquences sont déjà dramatiques et vont le devenir de plus en plus. Je ne parle pas seulement au plan économique, mais plus encore sociétal et anthropologique : apprendre à vivre masqués et à nous distancier de nos parents ou de nos amis, tenir à l’écart pour ne pas dire mettre au rebut les personnes les plus fragiles et/ou les plus âgées, ce n’est pas faire naître un monde nouveau, mais revenir à un monde très ancien et que l’on pouvait espérer dépassé !

En particulier dans et par le christianisme. Dans les évangiles, Jésus ne cesse de traverser les limites que le monde environnant imposait alors : il parle avec les personnes marginalisées, étrangers, publicains et pêcheurs en particulier ; il touche les malades et leur tend la main pour les guérir ; il va à la rencontre des « impurs ». Pour le dire autrement, il ne reconnaît pas les « gestes barrières ».

Mais il n’y a pas que la France, nous sommes « mondialisés », ou, pour le dire encore autrement, nous prenons conscience que « tout est lié ». Et force est de le reconnaître : nous n’avons pas beaucoup d’exemples autour de nous qui suscitent une grande espérance. Les chefs de gouvernement font usage de la force ou de la manipulation pour rester au pouvoir, et jugent qu’il y a va de l’avenir de leur pays ; les guerres, directes ou indirectes (par nation interposée, voir par exemple le Liban), se multiplient ; de nombreux responsables de grandes entreprises ne pensent qu’à leur profit (voir sur ce point la démonstration accablante d’une députée américaine mettant sur le gril un patron dans ses petits souliers) ; les financiers ne pensent plus qu’aux finances et en rien aux hommes qui produisent ; les attentats, quels qu’en soient les auteurs, se multiplient, souvent revendiqués et justifiés, pour d’ignobles raisons évidemment…

Rien de nouveau sous le soleil, disait Qohélet ! Non, c’est vrai, et voilà pourquoi j’évoquais plus haut ma lassitude. Je me réfugie dans la prière et dans la lecture, et je vous invite à ne pas négliger ces deux dimensions essentielles de notre vie humaine. Peut-être pourriez-vous d’ailleurs en profiter pour vous procurer les ouvrages que j’ai écrits au moment où j’avais encore le feu sacré, sur la gratuité, sur la vie de Jésus vue dans les yeux et la vie de son disciple André, sur les interventions de Dieu dans ma vie qui manifestent sa constante Providence, sur saint Paul et ses lettres : ils n’ont pas pris une ride, ils restent éternellement nouveaux !

3 commentaires à propos de “La difficile émergence d’un monde nouveau”

    • D’une certaine manière, je ne dis rien d’autre en constatant que le monde nouveau tarde à émerger, et en invitant à la lecture et à la prière.

  1. il me semble que la COVID-19 a cassé le miroir sans tain sur lequel se reflétaient les belles images de nos vies pour laisser apparaître ce qu’il cachait : la mort, et avec elle, cette extrémité qui délimite ce que nous croyions être nos vies, en réalité nos fausses certitudes et nos avoirs. La pandémie a suscité bien des subterfuges, des artifices, des rumeurs, pour que ne s’amoindrisse pas la toute-puissance de l’homme et de ses possessions. Elle a potentialisé des faux prophètes, depuis le plus puissant chef d’Etat, jusqu’au professeur de médecine hypnotisé par les médias en recherche de sensations à vendre.
    Beaucoup se sont vite attachés à recoller les morceaux du miroir afin que la grande illusion de la spéculation se remette à faire courir le monde.
    Comme le souligne Frère Hervé, ne nous trompons pas de désillusion : déchirons notre coeur consumériste, ne nous regardons pas dans les miroirs, revenons au Seigneur dans l’ici et le maintenant de nos vies à jamais éternelles, approchons-nous attentifs et prêts à nous laisser surprendre, de la flamme d’espoir et de bonheur qui ne s’éteint jamais !

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