Je suis le chemin (Jean 14)

En cheminFrères et sœurs, qu’attendez-vous d’un chemin ? Très probablement, qu’il soit aussi direct et praticable que possible. Mais d’abord et avant tout qu’il vous permette de rejoindre le but que vous vous êtes fixés dans les délais les plus courts. Dans ce contexte, la demande de Philippe à Jésus, « montre-nous le Père, et cela nous suffit », n’a rien d’incongrue : Philippe a le désir de rejoindre Dieu au ciel et il cherche le moyen le plus rapide, la ligne la plus droite !

Quel est donc le chemin à prendre pour rejoindre Dieu ? La réponse de Jésus est claire et, c’est le cas de le dire, sans détour : « Je suis le chemin ». Ceci veut donc dire qu’il est le moyen le plus direct, le plus rapide et le plus sûr de rejoindre Dieu. Mais il me semble que l’affirmation de Jésus dit beaucoup plus que cela. En premier lieu, il est le chemin de manière absolue, non pas un chemin parmi plusieurs chemins, mais « le » chemin. C’est ce que redira un saint Paul d’une autre manière : « tout est de lui, tout est par lui, tout est pour lui ». Et voilà indirectement posée, moins pour l’époque de Jésus que pour la nôtre, la question des autres religions ou des éventuels habitants de la planète Mars : eh ! bien, s’ils trouvent leur salut au terme de leur route terrestre ou martienne, ils le devront comme chacun de nous à Jésus.

Mais ce caractère absolu signale quelque chose d’autre encore : s’il est le chemin, alors que chacun de nous est sur un chemin particulier, qu’il existe des milliards de chemins y compris au cœur même de l’Église, c’est que son chemin est en fait le nôtre. Je ne veux pas du tout sanctifier a priori nos routes, avec tous leurs détours et leurs reniements, je veux seulement dire qu’il est sur chacun de nos chemins, même les plus « déroutants ». À Pâques, on dit de Jésus qu’il est descendu aux enfers, ce qui souligne justement qu’il est présent partout, même là où on ne l’attendrait pas. Ce que la lettre aux Hébreux dira aussi à sa manière : « lui qui a été éprouvé en tout, d’une manière semblable à nous à l’exception du péché ». Cette proximité nous garantit que quelle que soit notre situation, même si nous sommes pour de bonnes ou de mauvaises raisons comme un larron pendu sur une croix, notre chemin est encore le sien : il est présent là aussi, un des deux larrons pendus avec Jésus l’a bien compris et s’en réjouit maintenant au Paradis.

Mais au fait, ce chemin, où va-t-il ? Vers Dieu, me direz-vous, mais Philippe, à la suite de Jésus, a parlé du Père, un qualificatif qui revient très souvent dans notre évangile. Il y a donc une diversité de chemins qui conduisent tous au même but, le Père par excellence, qui est mon Père tout comme il est aussi le vôtre. Il est « notre » Père, j’insiste sur le « notre », et nous sommes donc tous frères sans que nous n’ayons tous à prendre nécessairement le même chemin ; il est notre « Père », j’insiste maintenant sur le « Père », beaucoup moins donc un juge sévère qu’un hôte miséricordieux, qui veut se jeter dans nos bras comme il le fait pour tout fils prodigue.

Mais en fait, frères et sœurs, ce Père, vers qui nous souhaitons tous aller, ne fait pas que nous attendre à la porte du ciel. En effet si, comme il est dit à Philippe, Jésus est le chemin et si en Jésus se reconnaît le Père, alors ce Père est déjà sur le chemin, en route vers chacun de nous. N’attendons pas de le rencontrer au terme de notre vie : avec Jésus et par lui approchons-nous de lui, et lui s’approchera de nous (Jc 4,8).

Une réponse à “Je suis le chemin (Jean 14)”

  1. Quelle lumière !
    Quelle actualité pour chacun, pour moi aujourd’hui, quand je me laisse piéger dans l’activité, l’activisme,
    le superficiel, la fatigue, la déception, la déprime…
    mon propre chemin est habité par Dieu lui-même… ce dont je doute trop souvent…
    Les amitiés, relations familiales, travaux, rencontres de ma vie humaine prennent sens….
    Dieu marche avec moi, sur mon propre chemin… Dit comme cela m’éclaire fortement, comme une évidence que je découvre seulement…
    Deo gratias !
    Je le veux, je l’accepte, je lui donne ma confiance, grâce à cette lecture, à cette méditation…
    Mon présent est déjà en DIEU et je ne LE vois pas…DIEU qu’il est déjà là. et qui donne sens à cet
     » A venir » . le Présent et l’ Avenir de mon existence sont en DIEU… .
    A bas ! la lassitude, le découragement…
    DIEU EST LA, maintenant et toujours il ne me quitte pas, que je m’assoie, me lève, parle ou me taise,
    DIEU EST LA !
    MERCI POUR CE CHEMIN OUVERT !

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