Nazareth cachée

Cachée, ce n’est peut-être pas le mot qu’emploierait spontanément le visiteur de Nazareth pour la décrire. c’est une ville qui se trouve à un peu plus de 300 m d’altitude, et au cœur de laquelle la basilique de l’Annonciation dresse un fier clocher, qui me fait un peu penser au fameux « crayon » de la Part-Dieu à Lyon, en moins haut quand même. Et quand on pénètre à l’intérieur de cette basilique, c’est quand même une sorte de grand hall au toit bétonné qui nous accueille.

Et pourtant, dans ce « hall », l’espace vénéré se trouve en contrebas, dans une grotte bien timide qui contraste avec la majesté, au moins externe, de l’édifice. Lequel édifice se trouve bien engoncé, et difficilement accessible sinon à pied, dans son environnement de ruelles et de bâtisses. Pour trouver l’entrée, le meilleur moyen est peut-être de suivre une file de pèlerins, au milieu des voitures : parce qu’à la différence de Jérusalem, le sanctuaire se trouve en plein milieu de l’activité citadine. Et puis, si Nazareth est devenue une ville notable, avec près de 70.000 habitants, elle n’en comptait qu’une dizaine de milliers au début du XXe siècle ; avec une proportion de chrétiens qui s’est totalement renversée : ils étaient, m’a-t-on dit, 7000 sur les 10.000 dont je viens de parler, ils ne sont plus que 30 % actuellement.

Je reviens de Nazareth, et plus précisément de chez les sœurs Clarisses. Une petite communauté de 12 sœurs, qui ne se renouvelle que grâce à l’apport de quelques sœurs africaines. Je sais que sainte Claire voulait que l’on appelât ses sœurs les « pauvres Clarisses ». Pauvres, elles le sont sans aucun doute, mais je n’ai pas à en juger. En revanche, je sais qu’elles sont modestes : il suffit de parler un moment avec l’une des sœurs libanaises de l’accueil pour s’en convaincre. Quelle chaleur et quelle simplicité. Tout est touchant.

La communauté est connue pour avoir accueilli, dans un lieu en contrebas de celui où elle se trouve aujourd’hui depuis 1968, le bienheureux Charles de Foucauld, entre 1897 et 1900. Le frère Charles de Jésus n’a pas passé tout son temps à Nazareth, mais l’essentiel, dans une totale discrétion et humilité : car il pensait justement que c’était là la caractéristique de Jésus à Nazareth, et ce qui devait être le signe de Nazareth. Même si nos sœurs Clarisses accueillent beaucoup de pèlerins venus se faire montrer les quelques reliques conservées du frère Charles, elles vivent la clôture et une présence discrète. Le frère Charles a marqué nos sœurs : dans cette simplicité, le Christ est annoncé.

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