Emmanuel Faber, ancien élève d’HEC comme moi, est un dirigeant connu : il est aujourd’hui directeur général de Danone. Il est pourtant d’abord et surtout connu, et souvent critiqué aussi, pour vouloir tenter de concilier une approche économique stricte de la société industrielle et une approche sociale : tout cela résulte d’une foi catholique profondément ancrée. Mais pas seulement : ce que révèle son discours de remise des diplômes à la récente promotion d’HEC, c’est une « faille » familiale, celle d’un frère manifestement très aimé malgré son handicap psychiatrique, et qui lui a légué un profond attachement à l’homme, en particulier aux pauvres et aux petits.
Chacun de ceux qui l’ont écouté, et qui sera lui-même sans doute un jour un « dirigeant connu », a dû ressentir l’émotion qui parcourt tout le discours (moitié en français pour ce qui concerne l’histoire personnelle, moitié en anglais pour l’application pratique) et qui se transmet aisément au cœur de l’auditeur. Étrange impression : le prêcheur que je suis est dépassé par le prédicateur que fut Emmanuel Faber en cette occasion et qui pose à ces étudiants une question essentielle « Qui est ton frère ? Qui est ta sœur ? ». Standing ovation méritée. Puisse chaque dirigeant l’entendre.
Voici le lien :
magnifique ! quel beau temoignage poru des étudiants amenés à faire de grandes choses..merci de nous l’voir fait découvrir !
Oui, quel discours émouvant et sensible!
Les étudiants de HEC reçoivent un beau et grand message plein d’humanité…
Au-delà de cette émotion que ses paroles communiquent, je ne peux toutefois m’empêcher de me demander ce qui est le plus poignant :cet attachement fraternel, les valeurs pures et simples mises au premier rang ou bien…le sort des milliers d’employés jetés au rebut après la fermeture par Mr Faber de deux usines LU , eployés qui savent sûrement qu’en 2014,ce même E. Faber augmentait son propre salaire d’une manière spectaculaire. Quelle conclusion peuvent alors tirer les étudiants de HEC qui ne peuvent ignorer cela? Personnellement, je pense qu’elle doit être bien ambiguë.
Monique,
Je sais ce qui se dit à ce sujet, ou sur d’autres sujets relatifs à Danone et à E. Faber : outre que je voudrais être sûr que ce qui se dit est vrai et juste, je constate qu’il manque toujours le point de vue d’E. Faber qui pourrait être très éclairant. Quant à la question de la hauteur du salaire, chose très mal vue en France, que savez-vous de l’usage qu’il en fait ? Rien sans doute. Et s’il en utilisait la plus grande partie, comme cela se fait dans la famille Michelin ou d’autres, à soutenir des oeuvres caritatives, des personnes en difficulté etc. Gardons-nous soigneusement de tous ces procès d’intention.