Dieu merci !

merciDans un tout récent billet, je notais combien il était important de faire surgir le bien, ou au moins de le montrer : et j’indiquais plusieurs pistes. Aujourd’hui, je me demande si je n’ai pas oublié la plus simple des pistes, dire merci à Dieu et à nos frères, à chaque moment, à chaque jour.

Merci à Dieu pour sa création, que l’homme ne cesse de défigurer mais que Dieu renouvelle en tout ce qui est bon. Merci pour cette lumière, merci pour cette nuit, merci pour cette fleur, merci pour ce monde qui nous entoure… Lorsqu’il chante le cantique des créatures, saint François n’est ni naïf ni aveugle, mais il a une âme de prophète, un cœur qui voit l’invisible. En ce moment où j’écris, il pleut, faut-il pour autant refuser de chanter « Loué sois-tu pour frère Soleil » ? Ne nous en tenons pas seulement à ce que nous voyons, mais aussi à ce que nous ne voyons pas, ou pas encore.

Merci à Dieu pour la vie reçue, merci pour la vie donnée. Merci pour cette personne rencontrée, merci pour celles que nous rencontrerons aujourd’hui, demain, par exemple en ce début du mois d’octobre au pèlerinage du Rosaire : là, plusieurs seront en fauteuil, parfois lourdement handicapées, presque toujours souriantes. A nous aussi, il faut un cœur qui voit l’invisible à l’image de celui des parents de Gaspard, 37 mois, atteint d’une maladie incurable et dont la vie se rapproche chaque jour du ciel. Ils écrivent pourtant : « Personne ne pouvait nous donner de plus grand cadeau, de plus grande preuve d’amour que de nous avoir confié notre petit Gaspard. C’est un cadeau inestimable, dont nous sommes parfois bien indignes. Il y a tant de jours où nous ne nous sentons pas à la hauteur de ce que nous avons reçu ! » Merci donc pour Gaspard, et merci pour ses parents et toute sa famille.

Merci à nos frères et sœurs pour toutes les attentions dont nous avons été les acteurs ou les témoins. Il ne faut souvent pas grand chose. Aujourd’hui, quand je vais à la boulangerie, dans un bureau de poste, en quelque lieu que ce soit où je suis accueilli, je termine toujours ma visite au moins par un « Merci et très bonne journée à vous », parfois plus, à l’adresse de celui ou celle qui m’a accueilli ou servi : c’est tout simple, tout « bête », et j’ai pourtant à chaque fois l’impression que l’atmosphère du lieu s’en trouve allégée, que je ne suis plus seulement un client mais un frère en humanité… Et réciproquement quand on m’adresse cette salutation ou une autre du même genre.

Qu’on ne s’y trompe pas, ces mercis ne sont pas une manière naïve de voir le monde, mais plutôt de le changer : d’un champ de ruines, tel qu’il nous apparaît à première vue, il devient champ (chant) de louanges et d’action de grâces.

P. S. Écrivant ce billet en la fête de la très chère Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, je me dis aussi que, d’une certaine manière, semer des mercis revient à semer autour de soi ces pluies de roses qu’elle souhaitait offrir au monde.

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