Une catéchumène parmi d’autres

Baptême d'un catéchumène

Elle a une cinquantaine d’années, appelons-la Laurence. Elle est venue vers moi il y a quelques mois, sans me connaître, parce que j’étais sur son chemin, pour me demander la démarche d’accès au baptême. Bientôt, elle fera son entrée dans l’église pour devenir catéchumène. Comme les médias l’ont rappelé à l’occasion de la fête de Pâques, ils sont des milliers de français, d’âge et de parcours très variés, qui se sont lancés dans cette démarche, et Laurence a choisi de se compter parmi eux.

Mon propos n’est pas ici de gloser sur les raisons qui font en ce moment « exploser les compteurs » des baptêmes ou des confirmations, mais de témoigner d’un chemin. Pas seulement celui de Laurence, mais le mien aussi à travers elle. Pour Laurence, c’est à la fois très simple et très compliqué. Simple, parce que sa demande est largement le fruit de rencontres diverses, de visites d’église, de petites pierres posées sur le chemin de sa vie sans trop le savoir, sans trop le vouloir. Compliqué parce qu’elle résulte aussi, à l’occasion d’une de ses visites, d’une rencontre personnelle et forte avec Jésus, qu’elle est encore bien incapable de comprendre, a fortiori d’expliquer. Les mots lui manquent d’autant plus qu’elle ne connaît encore presque rien des « choses de la foi ». Laurence est une catéchumène de base.

Pour moi, qui ai eu la grâce d’accueillir sa demande, sans que je puisse alors en imaginer les répercussions, n’ayant jamais eu affaire en près de cinquante ans de vie religieuse, à une situation comparable, c’est un enchantement. Laurence m’oblige à me reposer des questions oubliées, à devoir expliquer un vocabulaire qui me semble tellement « aller de soi ». Elle le fait avec une confiance, une simplicité, une « ingénuité », et une soif dont je ne cesse de m’étonner et dont je ne peux que rendre grâce.

Laurence ne vit pas à Montpellier, et l’accompagnement que je lui propose n’a rien de quotidien, ni même d’hebdomadaire : il est fait de retrouvailles ponctuelles, d’échanges de courriels. Dans sa paroisse, qu’elle a découverte, elle est heureusement admirablement prise en charge comme catéchumène par son curé, mais aussi par des laïcs, dont une lui a été proposée comme « guide ». Coup de chance, ou plutôt signe providentiel, cette guide s’entend fort bien avec Laurence dont elle est devenue une amie.

Laurence me le disait récemment, je ne sais pas comment j’en suis arrivé à devenir catéchumène, et il m’arrive de m’interroger. Mais voici que toutes les portes s’ouvrent devant moi, et que j’y vois des signes évidents que le Seigneur est sur ma route. De mon petit poste d’observation, je confirme et me réjouis.

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