Prédication donnée au couvent dominicain de Montpellier, le 9 décembre, pour la fête de l’Immaculée Conception. Textes : Gn 3, 9-15.20 ; Ep 1, 3-6.11-12 ; Lc 1, 26-38
Frères et sœurs, puisque pas mal de personnes continuent à les mélanger, rappelons que la célébration de l’Immaculée Conception n’est pas celle de la naissance virginale de Jésus, quoi que puisse en laisser penser l’évangile de ce jour. Aujourd’hui, nous rappelons et fêtons la grâce accordée par Dieu à Marie d’être née sans le péché originel. Autrement dit, sans cette désorientation initiale et fondamentale créée par le péché.

Pour les catholiques, cette reconnaissance a mis du temps à s’établir puis à devenir dogme, en particulier, avouons-le, chez les Dominicains. Tant elle paraissait mettre Marie à l’écart de la gent humaine. Mais il n’en est rien. Marie a mené, par une grâce anticipée de la résurrection de Jésus, une vie indemne non de tentations, mais de tout péché. Et elle a donc offert, lors de l’Incarnation, l’écrin immaculé qui convenait à Jésus, vierge par excellence de tout péché.
Frères et sœurs, dans la lettre aux Éphésiens que nous avons entendu en deuxième lecture, l’apôtre Paul exprime clairement que l’Immaculée Conception de Marie ne l’a pas exclue de la lignée humaine, mais l’a laissée sur le chemin de notre humanité. En effet, la destinée humaine telle que nous la propose l’apôtre est bien d’être saints, immaculés dans l’amour. Bien plus, de devenir fils adoptifs de Dieu dans le Christ. Marie n’a fait que prendre avant nous ce chemin proposé à chacun de nous. Elle l’a fait de manière exemplaire dans une droiture de chaque instant, mais non sans difficultés, non sans douleurs comme il lui a été annoncé par Siméon : « un glaive te transpercera l’âme ».
Un chant, au titre bien connu aujourd’hui, nous le redit : « Marie, la première en chemin ! » Suivons-la !
Fr. Hervé PONSOT o.p.
Bonjour,
Je ne comprends pas comment vous pouvez déduire de ce passage de Paul aux Ephésiens que « l’apôtre Paul exprime clairement que l’Immaculée Conception de Marie ne l’a pas exclue de la lignée humaine, mais l’a laissée sur le chemin de notre humanité. »
Pourriez-vous expliciter le cheminement qui vous amène à dire les choses ainsi ? Merci par avance !
Bonjour,
ce que j’ai voulu dire, sans doute de manière sibylline et trop rapide, est que les qualités demandées aux hommes, à savoir être saints et immaculés dans l’amour, sont aussi traditionnellement celles que l’on reconnaît à Marie. Evidemment, cela ne concerne pas l’adoption filiale. J’espère que c’est un peu plus clair.
Oui, c’est plus clair :-).
Le fait est que j’avais peu de chance de saisir votre raccourci, d’une part parce que Paul ne parle pas de Marie dans ce passage (il n’en parle d’ailleurs quasiment jamais si je ne me trompe), d’autre part parce que je n’ai jamais pensé que Marie était autre chose qu’un être humain de chair et de sans comme vous et moi, même si elle a été mise à part pour la missions que Dieu avait prévue pour elle.