Sur le mariage…

Que de bruit ces derniers temps sur le thème du mariage : le conseiller spirituel d’Equipe Notre-Dame que je fus pendant près de quinze ans ne pouvait manquer de s’interroger, de suivre de près le débat, d’essayer de se forger une ou quelques idées. Elles sont simples, peut-être simplistes pour certains :

  1. Le terme de mariage n’est pas neutre : comme d’autres mots de la langue française, il ne peut vouloir dire tout et son contraire. Marie Balmary, la célèbre psychanalyste, a mis fortement l’accent là-dessus (dans un article intitulé « La parole en danger« ), justifiant par là l’intervention des autorités religieuses dans le débat. Ce n’était pas la seule raison : c’est un « sujet de société », comme on dit, et toutes les interventions étaient légitimes. Dieu sait qu’il y en a eu !
  2. Il est tout à fait possible que les lois jusqu’ici en vigueur, PACS y compris, n’aient pas encore donné tous leurs droits aux homosexuels. Fallait-il pour autant légiférer sur le mariage ? Était il nécessaire de faire « comme tout le monde », disons au moins que quelques autres pays ? Ne pouvait-on pas aménager l’existant ? Comme bien des personnalités de tous bords l’ont dit et proposé, je reste convaincu que l’on pouvait ou devait alors mettre en place une « union civile » mieux établie. Sans toucher à la question du mariage qui reste à mes yeux marqué par l’accueil de l’enfant : et l’on ne fera jamais qu’une union homosexuelle soit, par elle seule, féconde.
  3. De sorte que, si les autorités publiques ont choisi une autre voie, leurs raisons étaient autres que celles avancées ou proclamées, d’ordre politique plus que juridique ou social.
  4. L’ouverture du « mariage » aux personnes de même sexe conduira en outre inévitablement à la mise en place prochaine, à l’intention des couples homosexuels, de la PMA (procréation médicalement assistée), et donc à l’adoption, ainsi qu’à la GPA (gestation pour autrui) : je suis incapable de penser que ce soit là des évolutions heureuse et souhaitables, qui prennent en compte le bien des enfants.

Tout cela étant dit, il reste que le débat a eu lieu, sinon dans les temps et lieux souhaités, au moins de plusieurs manières sur la place publique, avec des manifestations, des milliers de courriers électroniques, des publications d’articles : je souligne en premier lieu la réflexion de grande profondeur et humanité du grand rabbin Gilles Bernheim, et ensuite l’article publié par un de mes neveux, sous le pseudonyme de « le scribe », dans un blog dont la qualité a conduit le site Atlantico à le reprendre.

Enfin et peut-être surtout, dans la ligne des propos de mon neveu, force est de constater que la société française, sous l’action volontaire de certains dont l’actuelle ministre de la Justice (Mme Taubira : « l’Education vise pour nous à supprimer les déterminismes sociaux et religieux des enfants » : voir le débat sur La Vie), a largement perdu ses références religieuses, en particulier chrétiennes. Je doute qu’elle y ait gagné.

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