Les journaux français viennent d’évoquer l’ouvrage écrit par une mère de famille américaine, relatant l’expérience vécue en famille, en fait imposée par cette mère, d’une mise à l’écart des moyens modernes de communication pendant 6 mois. Il paraîtrait qu’après un temps de contestation (surtout des enfants) et d’adaptation, l’expérience fut très positive, permettant en particulier de retrouver une communication plus profonde entre tous.
Il est intéressant de lire le courrier des lecteurs, plutôt tranché. Il est non moins intéressant de noter que l’expérience fut limitée à 6 mois : si l’on veut plus, sans doute faut-il se tourner vers les Amish. Parce qu’en vérité, l’expérience faite par cette famille fut de l’ordre d’une retraite prolongée. Tous ceux qui en suivent savent que ces retraites font un bien fou tout en étant nécessairement limitées dans le temps : on ne peut s’abstraire du monde que l’on habite, tel qu’il est. En fait, il faut l’affronter.
L’affaire est connue : les moyens, en particulier ceux de la technique sur laquelle Jacques Ellul a écrit prophétiquement avec tant de finesse, peuvent facilement générer une faim insatiable et faire oublier la fin. Ce qu’a sans doute appris cette famille, et que nous avons sans cesse à apprendre ou réapprendre nous-mêmes, c’est à maîtriser cette faim pour retrouver la vraie fin. Des pauses régulières, et je pense en particulier à celles qu’offre, sous de multiples formes, la prière, ne sont pas seulement bénéfiques, elles sont aussi absolument nécessaires.