Cette maxime bien connue aurait pour auteur réel ou approché, selon Wikipedia, Végèce, un auteur latin de la fin du IVe siècle, et elle inviterait, selon l’interprétation traditionnelle, à « bien préparer les actions militaires » pour éviter les affres du hasard. Mais ne peut-on l’interpréter tout autrement, sinon du côté de Végèce, au moins du nôtre ? Avec une orientation toute chrétienne.
Ce qui frappe en effet, c’est qu’une telle maxime trouve des harmoniques du côté de l’évangile. par exemple quand Jésus dit : « Car je suis venu opposer l’homme à son père, la fille à sa mère et la bru à sa belle-mère » (Matthieu 10,35 ; Luc 12,53). Autrement dit, il avertit ses disciples que, s’ils veulent le suivre, et avec lui rechercher la paix (en hébreu, shalom, qui est aussi la plénitude, le salut), ils doivent savoir que cela ne se fera pas sans obstacles, qu’il soit comme ici internes à la famille, ou bien plus larges : « Celui qui veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive » (Matthieu 16,24 et //).
Ce n’est sans doute pas ce qu’a voulu dire Végèce, mais il reste que le chrétien qui veut faire la paix doit savoir qu’une guerre ne manquera pas de l’opposer pour ce faire à lui-même en premier lieu, à sa famille ou à d’autres en second lieu.