A propos de Isaïe 65,17-21 et Jean 4,43-54
Frères et sœurs, pour avoir passé en tout six ans de ma vie dans la Jérusalem visible, je peux vous dire, qu’au-delà de l’intérêt de cette ville de plusieurs points de vue, elle ne saurait représenter aujourd’hui ni demain la Jérusalem encore invisible dont nous parle le prophète Isaïe, celle où l’on n’entendra plus ni pleurs ni cris. Et je continue donc d’attendre impatiemment la Jérusalem d’en Haut.
Beaucoup doutent de son existence, et se demandent si elle n’est pas une promesse de Gascon ! Pour ma part, et pour l’avoir constaté bien des fois, je sais que la réalité qui s’offre à nos yeux de chair n’est pas le fin mot de l’histoire, ni même la vérité d’aujourd’hui. C’est d’ailleurs l’expérience que fait le fonctionnaire royal : il vient de quitter son enfant mourant, et il entend cette parole extraordinaire et totalement contradictoire avec son expérience antécédente, « ton fils est vivant ». Non pas « revivra », mais « est vivant » : réalité d’aujourd’hui. Il est confiant dans cette parole, il croit, et découvre peu après la vérité de cette autre réalité.
Frères et sœurs, nous sommes appelés à vivre cette même expérience. Inutile de vous dresser un tableau apocalyptique de notre monde, vous le connaissez aussi bien que moi, il est terrible et douloureux à bien des égards : il nous faut néanmoins apprendre à discerner, dans et par la foi, une autre réalité, cachée derrière celle qui s’offre à nos yeux de chair, porteuse d’une vie nouvelle. Cela ne nous empêchera pas de nous affronter à la réalité immédiate, visible, au contraire, mais nous permettra de l’affronter autrement, confiant, plein d’espérance en cette réalité invisible.
Merci de nous rappeler qu’il faut faire confiance, envers et contre tout, ça n’est pas toujours facile … Se laisser faire, suivre Jésus, c’est lui qui combat pour nous…
Pour moi, c’est une découverte de ce Carême, grâce à vous…