L’actualité ne cesse de faire écho aux dépenses somptuaires de tel ou tel édile, de tel ou tel sportif, de tel ou tel homme d’affaires : ici, un « cœur » très banal payé 600.000 euros à l’artiste ; là, l’usage d’un avion privé pour quelques centaines de milliers d’euros au prétexte d’une urgence qui aurait pu être largement anticipée ; là, un dîner avec les meilleurs vins et des homards ; et là encore, le recours croissant à ces énormes caisses que sont les coûteux SUV, gros fabricants de CO2… La gabegie est incroyable, la liste peut s’allonger, et elle serait impressionnante, si elle ne l’est pas déjà. La tempérance est une vertu bien oubliée.
Au même moment, la même actualité nous explique que les familles d’enfants différents, entre autres autistes ou porteurs de trisomie 21, sont obligées de faire face à une pénurie d’AVS, faute de moyens, et d’accepter leur « mutualisation » ; ou que les urgences sont saturées et que les moyens hospitaliers en personnel sont très insuffisants ; ou encore qu’il est impossible d’assurer désormais telle desserte non rentable de tel ou tel village, de telle ou telle région… La liste peut s’allonger, et elle serait impressionnante, si elle ne l’est pas déjà.
Le pape François a souligné tout récemment encore l’inanité des dépenses somptuaires qui conduisent à un résultat que l’on aurait pu obtenir en dépensant cinq à dix fois moins, mais il n’est pas besoin d’être pape pour faire un tel constat. Si chaque responsable dans quelque domaine que ce soit où il peut agir, bancaire, politique, industriel, administratif… et même familial, se demandait avant d’engager telles ou telles dépenses si celles-ci ne vont pas se faire au détriment des pauvres de notre planète, ou plus simplement de ses voisins qui peinent, et s’il s’engageait à partager la somme prévue avec eux, la face du monde en serait sans aucun doute changée.