La Trinité à la source de tout amour

La Trinité, icône de Novgorod

Frères et sœurs, s’il est une réalité de la foi chrétienne qui étonne ou met mal à l’aise certains chrétiens, et a fortiori ceux qui ne le sont pas, c’est bien celle de la Trinité. Il est vrai que si on l’aborde en termes quasi-mathématiques en cherchant à comprendre comme il peut y avoir trois en un ou un en trois, ou bien encore si on maltraite cette réalité en prétendant qu’elle nous met face à trois dieux, alors, l’impasse est au bout de la prétendue réflexion. En fait, la Trinité ne peut se comprendre qu’en termes d’amour et de relation d’amour.

Permettez-moi de vous en parler comme j’en parle à des fiancés qui s’étonnent que l’Église fasse de la fécondité une clé du mariage : ne dépasse-t-elle pas son champ d’intervention ? La vérité est tout autre. Bien sûr, il importe de tenir compte du fait douloureux que cette fécondité ne sera pas toujours donnée et vécue. Mais elle ne peut ni ne doit être refusée a priori parce que l’on ne peut limiter l’amour sauf à le faire mourir. Un couple qui se referme sur lui-même, sauf le cas évoqué d’infécondité, qui fait le choix de ne vivre qu’à deux, ne vit pas un véritable amour : il a toutes chances de se transformer en une relation fusionnelle ou un face à face égoïste qui n’a aucun avenir. C’est un match à deux qui risque bien de laisser un jour la place à un vainqueur et un vaincu.

Frères et sœurs, le véritable amour ne peut qu’être ouvert, illimité, et son signe sera l’irruption d’un tiers. Pour le dire autrement en revenant à des références mathématiques, l’amour, pour être vrai et solide, est comme un tabouret : il lui faut trois pieds, ou plus, pour ne pas être bancal. En disant de Dieu qu’il est notre Père et le sien, Jésus, son Fils, nous a fait faire un grand pas dans la compréhension du mystère divin.

Mais il faut faire un pas de plus car ce n’est pas un match à deux comme je l’évoquais tout à l’heure : s’ils vivent d’amour, s’ils sont l’amour, l’amour parfait et originaire, alors la relation entre le Père et le Fils ne peut se réduire à une réalité duelle, il faut qu’elle s’ouvre sur un tiers, ce fameux Esprit. Lequel, et je ne sais pas si nous mesurons notre incroyable chance, nous fait entrer dans l’amour le plus pur et complet qui soit, l’amour trinitaire.

La dimension trinitaire n’est pas une addition pénible dont nous pourrions nous passer, elle dit le cœur et la profondeur de l’amour divin. Oui, en Dieu, du fait de la communion, un égale trois comme trois égalent un mais ce n’est pas sur cela qu’il faut se focaliser : la Trinité n’est pas un problème mathématique, elle est une histoire d’amour. Elle est le véritable amour et un trésor auquel par l’Esprit nous avons part.

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