Le véritable visage de la femme en Gn2

Hélène de Saint-Aubert, une amie connue alors qu’elle venait faire une conférence sur Gn 2 au centre Lacordaire de Montpellier, vient de publier au Cerf le résultat de sa recherche. Elle renouvelle complètement le sujet sur des questions aussi importantes que la création de la femme, sa vraie place par rapport à l’homme, et bien d’autres choses qu’une lecture multiséculaire de Gn 2 a malheureusement déformées et figées.

Pour Hélène, au prix il est vrai d’une lecture rigoureuse remontant souvent au texte hébreu, la femme est bâtie, construite par Dieu comme un des deux côtés de l’humain, et non façonnée comme l’humain, elle est l’homologue de l’homme qui n’existe comme tel que par elle et avec elle, et « la maternité ne fait pas la femme. Aux yeux de Gn 2, avant d’être mère et aussi bien quand elle ne le serait jamais, la figure féminine est ontologiquement en relation avec l’homme » etc. Au rebours des lectures faciles qui nous sont donc habituellement proposées, Hélène de Saint-Aubert nous offre une vision équilibrée et rigoureusement fondée de la femme dans la Genèse. Et finalement aussi dans la Bible.

Le livre porte un titre qui pourra rebuter, tant il apparaît compliqué : Sexuation, parité et nuptialité dans le second récit de la Création (Coll. Lectio Divina, Paris, Cerf, 2023). Il est vrai qu’il a une dimension technique, incontestablement nécessaire quand il faut remettre en question des aprioris tellement ancrés et pourtant si fragiles. Mais il est certain qu’il peut se lire en négligeant les notes savantes, et que le jeu de cette lecture attentive en vaut la chandelle.

Je ne vais pas renvoyer à la notice présentée sur le site du Cerf, mais à une rencontre/interview très accessible, publiée sur Radio Notre-Dame, et qui met en valeur les éléments clés du livre :
https://radionotredame.net/emissions/culture-club/09-03-2023/

Et j’ajoute la conclusion de David Roure, que je partage totalement, sur un blog du journal La Croix : « voilà une belle étude qui n’est pas un ergotage stérile sur des mots mais qui apporte vraiment quelque chose de neuf et d’original au regard à poser en Église sur l’homme, l’homme complet, donc, composé d’une personne mâle et d’une femme, et notre autrice le fait avec une grande pédagogie, qui plus est dans une belle langue française classique, ce qui devrait rendre cet ouvrage accessible à un large public, ce qui est à souhaiter ! »

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