A propos de l’enclos, prédication donnée le dimanche 30 avril chez les moniales dominicaines de Dax. Evangile : Jn 10,1-10.

Frères et sœurs, amis de la communauté, j’ai une question à vous poser : souhaiteriez-vous vivre dans un endroit fermé tout au long de votre vie, une sorte de prison ? Je ne le pense pas. Alors, à l’écoute de notre évangile, je me suis demandé pourquoi Jésus parlait d’un « enclos » où se trouvent les brebis. Et pas seulement les siennes, qu’il se propose de faire sortir, et même de pousser dehors, mais toutes rassemblées.
Il semble donc difficile de ne pas voir dans cet enclos notre monde considéré sous un certain angle. Quel angle ? Celui d’un monde déchu, soumis à toutes sortes de mensonges, de dérapages, que propagent « des voleurs et des bandits ». Dans ce monde-là qui est le nôtre, Jésus ouvre une porte, celle qu’il est lui-même, et qui permet de rejoindre un pâturage.
Pourquoi quitter l’enclos et passer la porte, sinon parce que hors de cet enclos se trouve le pâturage évoqué. Et quand se lancer, sinon quand retentit l’appel du Seigneur. Une parole adressée à chacun. Comme elle avait retenti dans le passé, pour Abraham et sa famille quittant la terre de Chaldée, plus tard pour les Hébreux quittant la terre d’Egypte pour entrer en terre promise.
Aujourd’hui, cette terre est pour nous chrétiens l’Eglise. Evidemment, compte tenu de tous les défauts et les vices qui s’attachent à elle aujourd’hui comme hier, le ciel serait plus approprié pour figurer cette terre promise, pleine de lait et de miel. Mais si le ciel est cette cité vers laquelle nous tendons ultimement, l’Eglise est bien notre premier port.
Et c’est ainsi que l’ont vue les 5700 nouveaux baptisés de la nuit de Pâques. A l’appel de Dieu ils se sont mis en marche. Je suis sûr qu’ils ne l’ont pas fait sur un coup de tête, ou en se nourrissant d’illusions. Ils ont ressenti la force de la parole de Dieu, ils ont reconnu que si l’Eglise était faite de pécheurs, elle accueillait aussi en son sein des millions de personnes de valeur qui ont marqué les siècles et marquent le nôtre aujourd’hui encore.
Dans la ligne de l’évangile d’aujourd’hui, ils ont entendu la voix de Jésus, ils ont compris que Jésus leur apportait de l’amour la joie, de la paix, une force nouvelle pour les accompagner tout au long de leur vie. Alors, ils l’ont suivi en dehors de l’enclos dans lequel ils étaient enfermés : je pense qu’ils ne le regretteront jamais s’ils restent à l’écoute de la voix du Pasteur. Je pense aussi que c’est bien la même raison qui nous rassemble ce matin pour rendre grâce de l’appel reçu.
Merci ;J’ai lu Comme dans les 5 dernières minutes « Mais oui bien sûr » Jean-Noël