Le témoin

Prédication donnée au couvent le lundi 1er avril, sur Actes 2, 14.22b- 33 et Matthieu 28, 8-15

Frères et sœurs, au lendemain de la résurrection, un mot prend une force nouvelle, celui de témoin. Il va accompagner les disciples, et nous en avons un exemple dès aujourd’hui dans la première prédication de Pierre : « Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité ; nous tous, nous en sommes témoins. » Quelle est donc l’origine de ce témoignage ?

Le premier témoin, c’est l’Écriture sainte elle-même, dont les prédicateurs chrétiens, de tradition juive, vont se servir largement : cette écriture témoigne que la mort et la résurrection de Jésus sont l’accomplissement d’une prophétie. Aujourd’hui, c’est un psaume attribué à David qui rend témoignage ; demain, ce sera le livre de Joël ou celui d’Isaïe. D’où l’importance pour eux, comme pour nous aujourd’hui et nous l’oublions trop souvent, de connaître cette écriture, en particulier l’Ancien Testament.

Le deuxième témoin, ce seront les personnes elles-mêmes. Et là, le témoignage est double, avec d’ailleurs deux mots en grec pour un seul en français. Le premier mot est celui que l’on traduit par « témoin oculaire », et qui est à la base d’une affirmation comme « nous avons vu ». Ainsi plus tard, dans la première lettre de Jean : « la Vie s’est manifestée : nous l’avons vue, nous en rendons témoignage et nous vous annonçons cette Vie éternelle, qui était tournée vers le Père et qui nous est apparue ».
Le deuxième mot grec est celui qui se trouve au fondement du terme martyr, celui dont la vie jusqu’à la mort rend témoignage. Et bien sûr, nous pensons à Etienne, ou aux saint innocents, si nombreux sur notre planète et pas seulement à l’époque de la naissance de Jésus.

Si le temps de la vision immédiate a le plus souvent disparu, sauf révélation particulière, si l’on ne choisit pas d’être martyr, il restera toujours le témoignage qui s’offre à tous, celui de l’annonce. Voilà précisément ce qui est proposé aux femmes venues au tombeau : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères ». Et elles coururent porter la nouvelle aux disciples. Ce fut leur mission, c’est encore la nôtre aujourd’hui. A chacun de nous d’en trouver le modèle adapté à sa condition.

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