Obsèques du frère André Gouzes

André Gouzes

Les obsèques du frère André Gouzes ont été célébrées ce mardi 27 août, dans le cadre de l’abbaye de Sylvanès (Aveyron) qu’il avait rénovée et relancée, avant de s’y installer : c’est là qu’il a composé l’essentiel de son œuvre liturgique.

Magnifique et touchante célébration de deux heures, avec une église très remplie dans laquelle tout le monde chantait. Une session de chant choral était d’ailleurs en cours à l’abbaye. Retrouvailles avec beaucoup d’amis, et intense émotion en pensant à tout ce qui s’est vécu et se vit encore en ce lieu : il m’est arrivé d’y remplacer André, j’ai concélébré et célébré plusieurs fois, dont le mariage d’une petite cousine.

Mais je me souviens surtout de cette soirée du 29 septembre 1978, alors qu’avait été annoncée la mort du pape Jean-Paul Ier. Nous étions deux, une sœur et moi, à l’abbaye de Sylvanès et attendions le retour d’André pour le chant des Vêpres. Celui-ci s’est bien sûr fait attendre, mais c’est lui qui, à son arrivée, nous informe du décès papal. André choisit de chanter les Vêpres à sa mémoire du côté de l’autel latéral droit, dans une église éclairée par quelques bougies. Et voilà qu’il se lance ensuite dans le chant grégorien du Dies Irae qu’il maîtrise parfaitement : somptueux !

Au cours de la célébration des obsèques, je note plusieurs éléments émouvants et forts. le chant de l’évangile par le grand violoncelliste et diacre, Marcel Bardon, 79 ans. Lequel enchaîne sur un morceau de violoncelle éblouissant, alors qu’il ne jouait plus depuis trois ans du fait de ses mains abîmées.

En guise de prédication, le frère Joël-Marie, qui présidait la célébration introduit une prédication enregistrée en novembre 1983 par André, portant sur le même évangile (Mt 24,37-44) que celui qui vient d’être lu. On y retrouve tous les grands thèmes gouzantins.

A la fin de la célébration, René Poujol, journaliste, ancien directeur du Pèlerin, nous gratifie d’un remarquable mot d’adieu qui vient d’être publié sur son blog : je le lui ai dit, les larmes me sont montées aux yeux. Aussitôt après, Michel Volkowitsky, ami de jeunesse d’André et inséparable collaborateur dans la relance de l’abbaye de Sylvanès dont il dirige le festival d’été : magnifique intervention là encore.

Au revoir, André, nous nous reverrons dans notre belle patrie du ciel.

 

12 commentaires à propos de “Obsèques du frère André Gouzes”

  1. Cher ami et frère, je lis votre billet grâce au blog de René Poujol.
    Je n’étais pas moi-même à Sylvanès, sinon par le cœur et la prière, mais une amie présente m’a envoyé les enregistrements.
    L’homélie enregistrée du frère André Gouzes que le frère Joël a fait entendre lors de ses obsèques datait du 27 novembre 1983.
    Quelle émotion de l’entendre !
    Le choix de cette homélie pour le 1er dimanche de l’Avent était particulièrement judicieux, puisque ce dimanche fait le pont entre l’attente du Messie et la fin des temps dans la Révélation (Apocalypse).
    Merci encore pour vos mots qui me touchent comme ceux de René.

  2. L’annonce du décès d’André a été pour moi un grand choc. Je suis partie sur un chemin solitaire en chantant son office des défunts que je sais pratiquement par coeur après l’avoir chanté avec lui en toutes circonstances, dans l’abbaye, dans le cimetière de Sylvanès ou des alentours, parfois à deux dans l’église russe. Je suis trop vieille pour avoir pu venir pour ces obsèques à Sylvanès, mais je chante encore ces jours-ci, pour lui, cet office, comme j’ai toujours continué à célébrer tous les temps liturgiques « avec lui ». Et il serait abominable que son oeuvre soit ensevelie sous les pierres de ses détracteurs ! Sylvanès était pour moi avec lui un véritable paradis. Que Dieu accueille notre ami très cher en son amour !

  3. Merci de ce beau compte-rendu, n’ayant pas pu venir malheureusement, je peux ainsi m’associer à la communauté de Sylvanès et aux amis d’André qui l’ont accompagné dans son dernier voyage… car je regrette que les médias nationaux et voix officielles de l’Eglise de France aient été très frileux / frileuses et peu diserts l’occasion de ce décès, comme si le voile de suspicion qui a recouvert ces dernières années suite à la plainte ( cf l’article du même blog et son analyse tout à fait juste sur l’homme et l’œuvre) était à jamais indéchirable et qu’on ne pouvait plus vraiment prononcer le nom d’André Gouzes ni promouvoir sa musique… quelle tristesse !

  4. Bonsoir merci pour votre homélie
    Dans un autre commentaire que je ne souhaitais nécessairement publique – je soulignais aussi que vous êtes quasi le seul de l ordre à avoir fait une référence pondérée et sans accusation à cette triste affaire de signalement et accusation à ce jour infondée et sans plainte officielle
    Quelle honte cette presse dite catholique qui revient sur cette triste affaire a l occasion du décès de notre frère André
    Quelle tristesse de lire certains commentaires et recevoir des mails d amis ( même dans ma paroisse à Bruxelles)
    Notre frère André nous a tant donné ( sa musique mais aussi sa foi et sa joie et ses homélies : quel bonheur d avoir encore quelques enregistrements sur K7 audio
    Rendons grâce pour tous ces dons et petits gestes au quotidien
    Bien des amis sont dans mon cas
    Cette fois merci de partager
    Martine Leduc fidèle amie depuis 1994
    de Bruxelles et aveyronaise d adoption grâce à André Gouzes

  5. Demain dimanche 01 septembre je ferai dire la messe dominicale à l’intention d’André Gouzes pour son âme et le remercier de tout ce qu’il a fait de très beau pour l’église je le connais depuis l’an 2000. J’ai rencontré beaucoup de joie avec lui j’espère qu’il repose dans sa
    Maison près de l’abbaye je demande une messe à Paris

  6. Merci beaucoup pour ce compte rendu et le violoncelliste et diacre s’est efforcé de rendre un hommage digne pour notre cher André. Nous nous connaissions depuis très longtemps (1976) puisque j’ai donné le concert inaugural de l’Association des Amis de l’Abbaye de Sylvanès. Et pendant près de 50 ans ce fut un bonheur d’être l’ami d’André. Un frère pour moi, pour mon épouse et pour nos quatre enfants. Son travail pour la Liturgie Chorale est exceptionnel et sans égal en Europe. Je suis en pleine confiance envers André dans son rapport aux autres et l’avenir fera la pleine clarté.
    Il était un grand célébrant, vivant toutes liturgies comme si le ciel habitait la terre et que la terre s’ouvrant vers le ciel nous faisait prendre conscience qu’ici bas nous sommes en quelque sorte dans la salle d’attente du Banquet Nuptial. Merci pour tout ce qu’André a fait, sans oublier ses compagnons de travail : frère Daniel et frère Jean-Philippe. Pour qu’une d’Église se fasse il faut être plusieurs, ils l’ont fait. Merci, pour tous ceux qui étaient là ce mardi 27 août en union de prière fraternelle et merci pour les témoignages vrais, les sourires et les larmes.
    Dieu est plus grand que notre cœur mais il nous console en venant y habiter.

  7. Merci pour ces commentaires qui me touchent beaucoup. Le violoncelliste diacre se devait de rendre cet hommage à mon cher André. Nous nous connaissions depuis très longtemps puisque j’ai donné le concert inaugural de l’Association des Amis de l’Abbaye de Sylvanès (1976). Et depuis ce temps là notre amitié fut de tous les instants. André était comme un frère pour moi, pour mon épouse et pour nos quatre enfants. Ma confiance envers lui est intacte et l’avenir fera toute clarté. Son travail pour la Liturgie Chorale est exceptionnel et sans égal en Europe. Et il faut associer ses compagnons : frères Jean-Philippe et Daniel. André était un grand célébrant et toute liturgie avec lui, c’était comme si le ciel s’ouvrait pour la terre et qu’ainsi la terre trouvait sa demeure et que pour cet instant, nous étions dans la salle d’attente du Banquet Nuptial.
    Merci pour Sylvanès, pour les amis rassemblés autour d’André, merci pour les sourires et pour les larmes. Dieu est plus grand que notre cœur mais nous trouvons la consolation puisqu’Il vient y habiter.

  8. Merci pour cet hommage . Il faut lui rendre justice, à lui et à son oeuvre qui irriguera encore longtemps l’Eglise. J’ai eu le privilège de participer à plusieurs sessions en Ile de France et à 2 stages à Sylvanes. Ce fut un bonheur spirituel,notamment quand nous venions en fin de stage chanter dans la petite église orthodoxe. Quand s’élèvent doucement les voix, on a l’impression que s’ouvrent subrepticement les portes du Paradis. Que le frère Gouzes y repose en paix,récompensé du travail du fidèle serviteur. Il y rejoindra la cohorte céleste qui chantera sans fin la louange du Seigneur. Nous prierons (et chanterons!) pour le repos de son âme.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.