« Choisissez qui vous voulez servir, les dieux que vos pères servaient au-delà de l’Euphrate, ou les dieux des Amorites dont vous habitez le pays ? ». Frères et sœurs, la question que pose Josué à ses auditeurs dans l’Ancien Testament est aussi celle que Jésus adresse à des disciples et en particulier aux Douze sous une forme à peine différente : « Voulez-vous partir vous aussi ? » Cette question nous est aussi posée à nous aujourd’hui. Dans des conditions extrêmes, par exemple lors de persécutions, nous ferions peut-être un choix décisif pour Dieu ou Jésus, mais ni devant Josué, ni devant Jésus, les auditeurs ne font face à de telles conditions : il s’agit clairement du quotidien de la vie.
Choisir Jésus, mais me direz-vous peut-être, n’est-ce pas ce que nous faisons déjà, par exemple que dans le fait de venir chaque samedi ou chaque dimanche à la messe. Mais aussi par le baptême, le nôtre ou celui de nos enfants ; par notre engagement dans notre paroisse ou notre diocèse ; par les services que nous rendons dans telle ou telle association ; par l’attention que nous portons aux autres dans notre vie professionnelle, et j’en passe. Et c’est certainement vrai.
Mais notre cœur profond est-il engagé aux côtés de Jésus ? Voilà ce qu’exprime la question posée par Jésus aux Douze : « voulez-vous partir vous aussi ? » Allons-nous en réponse proclamer avec les interlocuteurs de Josué : « Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur pour servir d’autres dieux ! » Des faux dieux qui sont sans doute aussi nombreux et attirants qu’à l’époque de Josué. Sommes-nous prêts à confesser publiquement avec Pierre : « A qui irions-nous Seigneur ? Tu as les paroles de la vie éternelle ».
Frères et sœurs, je sais bien que je ne m’adresse pas à des religieux, mais à des personnes ou des familles qui à leur manière, et selon leurs possibilités, ont fait le choix souvent difficile de suivre Jésus. Mais qu’en est-il au quotidien ? Par exemple, quelle place tient la lecture de la Bible, ou au moins des évangiles, ou encore la prière dans chacune de nos vies ? Il me semble que c’est pourtant là que se trouvent aujourd’hui « les paroles de la vie éternelle ». Or il existe de multiples possibilités, en ligne ou en présentiel comme on dit, d’y faire la rencontre de ses frères et de Jésus..
Dans le livre du Deutéronome, le choix était déjà clair : « je te propose la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que toi et ta postérité vous viviez ». Choisir la vie aujourd’hui pour un chrétien, c’est choisir d’écouter et de suivre Jésus.
Prédication donnée à Carnac le week-end du 24-25 août.
Textes : Josué 24, 1-2a.15-17.18b ; Jean 6, 60-69