Pierre et Paul, unis et complémentaires

Prédication pour le fête de Pierre et de Paul le 29 juin (sur Jn 21,15-19)

Pierre et Paul
Saint Pierre, saint Paul et saint Marc par Sangallo

Frères et sœurs, chers amis, il y a bien des années de cela, dans un de nos couvents, un frère fut chargé de la prédication pour la fête des saints Pierre et Paul : après un quart d’heure sur Pierre, nous eûmes droit ensuite à un quart d’heure sur Paul. Je renonce ce soir à faire de même parce que je ne ferai pas aussi bien, mais surtout parce que le frère en question avait trop distingué alors que, pour le dire lapidairement, « Pierre et Paul, c’est tout un ». Je veux dire par là qu’il est courant de parler de l’un indépendamment de l’autre, et souvent en opposition à l’autre, alors que je suis convaincu qu’ils ont vécu en parfaite intelligence et complémentarité.

L’intelligence, j’en veux pour preuve ce que dit saint Paul dans la lettre aux Romains, où il signale qu’il « a eu à honneur de ne pas bâtir sur des fondations posées par autrui ». Or je tiens pour assuré que le fondateur de la communauté romaine fut Pierre, et le souci de Paul manifeste son respect. Un respect qu’il avait déjà manifesté en allant à sa rencontre à Jérusalem, trois ans après la rencontre de Damas, et avant de commencer son apostolat auprès des païens…

Et c’est là qu’il faut aussi parler de complémentarité car je suis convaincu que Pierre fut, à l’égal de Paul, mais sans un biographe comme Luc pour le raconter, un évangélisateur, tourné vers les circoncis comme Paul le fut pour les incirconcis. Autrement dit, selon un accord dont Paul se fait l’écho dans la lettre aux Galates, ils se sont répartis la tâche.

Alors, c’est vrai, ils se sont disputés, à Antioche, sur la manière de se comporter pour vivre les repas dans une communauté mixte, composée de judéo- et de pagano-chrétiens. Mais les meilleurs amis du monde sont-ils dispensés de toute dispute ?

Intelligence et complémentarité, ils les ont vécues sur le fondement de la foi en Jésus, le Messie, le fils du Dieu vivant : une foi qui n’est pas juste celle de Pierre ou juste celle de Paul, mais celle de toute l’église de Dieu. Car ce ne sont la chair ni le sang qui la révèlent, mais le Père du ciel. Une foi qui est donc aussi la nôtre et que nous devons confesser, et proclamer en tout lieu, comme les pierres vivantes de l’unique église de Dieu que nous sommes, à l’égal de Pierre et de Paul.

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