Éternelle la vie, vraiment ?

Frères et sœurs, les évangiles des dimanches du mois d’août sont consacrés à la lecture du chapitre 6 de st Jean, dont la thématique est le pain de vie. Cela semble donc être encore la question du jour, mais je note quand même qu’un autre thème est aussi présent, celui de la vie éternelle : le premier verset qui nous a été lu nous dit que « si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement », au milieu de l’évangile il nous a été dit que « celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle », et enfin le dernier verset insiste « celui qui mange ce pain vivra éternellement ».

Vie éternelleAlors, je vous pose la question : « souhaitez-vous vivre éternellement ? » Dans le monde qui est le nôtre, avec son cortège de difficultés, de souffrances, de manques, il est possible que vous me répondiez non. Mais dans un autre monde que celui que nous connaissons, où l’amour et la paix régneraient en maîtres, la réponse pourrait alors être oui. Ce monde a existé, il est celui qu’ont connu Adam et Ève au paradis avant le péché et vous allez me dire que ce n’est pas le nôtre…

Eh ! bien si, et c’est la raison pour laquelle, si Jésus peut parler de la vie éternelle au futur, il peut aussi, dans le même évangile, en parler au présent : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ». Non pas demain, mais aujourd’hui.

En fait, frères et sœurs, il nous faut bien comprendre que la vie éternelle n’est pas une autre vie qui viendrait remplacer celle que nous vivons aujourd’hui, mais elle est cette vie même, ou plutôt elle est cachée au cœur de cette vie même. D’ailleurs, dans la préface que je vous lirai tout à l’heure, il est bien dit que « la vie éternelle est déjà commencée ».

Les sacrements, en particulier celui de l’eucharistie dont nous parle le chapitre 6 de saint Jean, sont là pour nous permettre de faire grandir et de manifester cette vie éternelle, déjà présente au cœur de notre vie quotidienne. Ils nous font participer à la vie du Ressuscité, ils nous font grandir en vie éternelle. Je ne suis pas sûr que nous réalisions bien ce que signifie : « la vie éternelle a déjà commencé, elle est notre vie d’aujourd’hui » : c’est une immense responsabilité qui nous est confiée, qui ne consiste pas à la préparer, parce qu’elle est déjà là, mais à la faire vivre, en nous et autour de nous. Par la charité, par le don de soi.

Un tout jeune homme l’avait bien compris par le passé, je veux parler de saint Louis de Gonzague. L’histoire ou la légende rapportent qu’on lui aurait posé la question suivante, alors qu’il jouait dans la cour de récréation : « que ferais-tu si l’on te disait que ta fin était proche ? » Il aurait répondu : « je continuerais à jouer ». Il savait bien que la vie future avait déjà commencé au cœur de sa vie terrestre, et il ne voyait aucune raison d’opérer une rupture dès lors que cette vie terrestre était vécue dans l’amour et la paix : ne devrions-nous par le suivre sur ce terrain ?

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