La question de l’écologie peut apparaître nouvelle dans mes publications en ligne. Mais s’il est vrai qu’un document comme Laudato Si a renforcé ma préoccupation, en la précisant comme écologie intégrale, celle-ci n’est pas nouvelle : il y a de nombreuses années de cela, un ami travaillant alors à l’agence de l’eau de Toulouse me faisait remarquer « qu’un grand nombre des guerres était des guerres de l’eau » ! Pour avoir vécu plusieurs années à Jérusalem, et connaître la pénurie d’eau dont souffraient déjà les Palestiniens, je reconnaissais la pertinence de son propos. Sans en tirer encore quelque enseignement que ce soit sur une nécessaire et inévitable révolution socio-économique et une refonte profonde, sinon totale, de notre modèle de vie.
Depuis, « les choses ne se sont pas arrangées » et les dégâts écologiques continuent : nous avons tous souffert pendant l’été 2018, en France et au-delà, de la fameuse canicule, et un documentaire télévisé me montrait cet été la quasi-absence d’eau dans une très grande ville iranienne. Les récents ouragans et typhons, pour habituels qu’ils soient hélas ! en de nombreuses régions du globe, n’en sont pas moins d’une violence redoutable et, semble-t-il, croissante.
Faut-il encore expliquer que la « croissance » occidentale depuis des dizaines d’années s’est largement faite, et continue de se faire, dans de larges espaces géographiques, sans aucune mesure et aux dépens d’hommes et de femmes qui n’ont plus ensuite que leurs pieds, ou des truands passeurs sans aucun respect humain, pour tenter de trouver des lieux plus hospitaliers : à ce titre, il est totalement vain à mes yeux de pouvoir « espérer » mettre fin, ou seulement faire obstacle, à l’émigration…
La réflexion écologique est donc urgente, et elle ne saurait être autre chose qu’une écologie intégrale : cette dimension systémique a bien sûr quelque chose d’effrayant parce que l’on ne sait par quel bout la prendre, et l’on se dit que l’on n’y arrivera jamais. Fort heureusement, de nombreuses initiatives surgissent un peu partout à côté de nous, parfois un peu plus loin : elles viennent d’individus, de groupes, de communautés religieuses aussi parfois, et elles provoquent des actions courageuses, ou encore stimulent une salutaire réflexion. Ils savent que « point n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer » (Guillaume d’Orange).
Au hasard de mes errances en ligne, je note par exemple :
- L’excellente synthèse de notre ami Gaultier Bes dans un article datant déjà de 2015 consacré à l’encyclique Laudato Si.
- L’initiative originale de nos frères et amis de la congrégation Saint-Jean avec la création d’une académie à Sablé sur Sarthe.
- Tout près de chez moi, à Montpellier, chez mes amis Marie et Pierre de Colbert, a ouvert l’oasis de Flaugergues, ferme urbaine. Une création qui a déjà largement modifié le fonctionnement de la cuisine dans leur restaurant, me dit Marie…
De mon côté, comme je viens encore de l’écrire tout récemment, il me semble possible et souhaitable de mener une étude plus « théorique » sur l’écologie intégrale, prenant justement en compte toutes ses dimensions. Cela se ferait à partir de la Bible et de documents spirituels et théologiques, pour générer une réflexion qui viendrait en appui et en force de propositions pour l’action. Peut-être un doux rêve ! L’avenir le dira.