Vanité des sondages

« Vanité des vanités, tout est vanité » : on peut n’avoir aucune culture chrétienne, et connaître néanmoins cette proclamation tirée du livre de Qohélet (ou Ecclésiaste) au chapitre 1 verset 2. Parmi toutes les vanités de notre monde, et Dieu sait s’il y en a, je voudrais, au lendemain de la prestation médiatique de notre Président de la République, évoquer non pas le contenu, mais le rapport qu’en fait un grand quotidien : « 63 % des Français n’ont pas trouvé Macron (sic !) convaincant ». Mais que veut donc dire notre journal avec un tel titre ? Qu’apporte ce sondage (1) « sur le vif » ?

Disons-le franchement, puisque ce blog exprime des opinions très personnelles : je suis peu en phase avec notre président, et je suis surtout sensible à son très grand art de communicant. Il m’aurait donc intéressé en priorité d’en savoir plus sur les mesures de redressement qu’il propose, sur la manière envisagée de les mettre en œuvre etc. Bien sûr, le journal va le proposer ensuite, mais qu’ajoute à ma réflexion le fait de savoir que je fais ou non partie des 63 % de convaincus ? Rien ! Pure vanité, l’impression de me sentir très seul ou moins seul peut-être, c’est selon…

En lisant un tel titre, je ne peux m’empêcher de penser aux onze apôtres, ceux qui restent après la trahison de Judas : se sont-ils comptés après la résurrection ? Ou même avant ? Certainement pas, le nombre de 12, on le sait, avait aux yeux de Jésus une valeur purement symbolique, un rappel des 12 tribus d’Israël. 12, 100, ou 1000, tout cela n’avait aucune importance : d’ailleurs, dans le deuxième livre de Samuel au chapitre 24, Dieu reproche à David un recensement de son peuple.

Je pourrais apporter d’autres exemples bibliques, qui montrent que le nombre ne fait pas l’affaire. D’ailleurs, c’est bien à partir de ces onze apôtres, sans oublier leurs amis et surtout les femmes de leur entourage ou de celui de Jésus, que le feu de l’Esprit s’est peu à peu propagé dans le monde entier. Quel sondage aurait pu imaginer un tel résultat ?

Vanité des vanités ! A la vérité, les sondages ne servent à rien, sinon à orienter dans un sens ou dans un autre la pensée de ceux qui se contentent de rester en surface, qui rechignent à aller au fond des choses, à savoir où se trouve la vérité de telle ou telle position, de tel ou tel engagement. Peu me chaut finalement que telle ou telle opinion recueille 5 % d’opinions favorables si elle est vérité ou contribue à son approche !

Au pied de la Croix, combien de sondés auraient-ils donné une chance au crucifié ? Presque tous ses amis avaient fui : « près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Jésus donc voyant sa mère et, se tenant près d’elle, le disciple qu’il aimait… » (Jn 19,25-26).

De notre envoyé spécial à Jérusalem, an 30 : « 99,999999999 % des Juifs n’ont pas trouvé Jésus convaincant » !

(1) Je parle bien de sondage, non de ces études sociologiques sérieuses qui évaluent par exemple des mouvements.

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