La guerre n’est pas seulement insupportable dans son déroulement, mais elle l’est tout autant, et parfois plus hélas ! dans ses conséquences. Un article du journal Le Monde, auquel j’ai fait écho sur ma page Facebook, le rappelle : le texte et les photos décrivent une réalité insoutenable.
Que l’on me pardonne cette banalité, je n’aime pas la guerre. Mais moins encore peut-être ses conséquences : pour un gain souvent insignifiant, qui ne tardera pas à être remis en question par une autre guerre, elle détruit les personnes, les communautés, les familles, l’environnement, la beauté du monde en quelque sorte.
Un article de presse récent, portant sur une région comme le Laos, indiquait que la disparition des mines anti-personnel était toujours d’actualité, plus de cinquante ans après les faits. Là où la guerre passe, et ce n’est plus aujourd’hui du fait des seuls Huns, l’herbe ne repousse pas !
Parmi ces conséquences impossibles à gérer, et c’est ce que décrit l’article du Monde, se trouvent les prisonniers. La réalité n’est pas nouvelle, bien sûr. Mais lorsqu’ils sont des milliers, venus de dizaines de pays différents, et qu’ils se sont distingués par leur insupportable barbarie, plus personne ne se présente pour les accueillir et les juger : trop de frais, trop de temps, trop de ressentiment, prisons déjà surpeuplées, tribunaux engorgés etc.
Certains se réjouiront, estimant qu’il ne s’agit de rien d’autre qu’un juste « retour de bâton ». Peut-être invoqueront-ils l’apophtegme biblique : « Qui tue par l’épée périra par l’épée » (Mt 26,52). Peut-être même regretteront-ils qu’ils ne soient pas tous morts au cours des combats…
En réagissant ainsi, ils ne répondent pas à la question de la gestion des conséquences durables d’une guerre. Par exemple pour les prisonniers lorsqu’ils sont là. Ils oublient donc qu’avec l’internationalisation des conflits, ceux qui les ont fait prisonniers n’ont aucune raison de garder sur leur sol ces ressortissants étrangers, de les nourrir, de les vêtir, fût-ce dans des conditions à peine décentes.
Que faire de ces prisonniers ? Qui va les accueillir et les juger ? Faut-il, comme l’évoque le journaliste du Monde, les laisser mourir de mort lente, le plus loin possible des yeux et… du cœur ? En se mettant finalement à leur niveau d’inhumanité ? Je l’avoue sur ma page Facebook, je ne vois aucune solution, je suis seulement accablé…