Les lecteurs de cette page le savent, je suis un grand « écrivassier ». Mais ils se trompent peut-être sur les modalités. J’écris en effet deux sortes de livres : ceux que je publie aux Editions du Cerf, à un rythme modéré sinon lent, et ceux que je publie à compte d’auteur, chez BoD, à un rythme beaucoup plus rapide. Et je sais que c’est souvent cette rapidité qui interroge.
Mais en fait, faut-il vraiment les qualifier de livres ? Ils en ont l’apparence, mais tranchent aussi : ils sont souvent de modeste épaisseur (mais pas de modeste contenu !), à un prix que je m’’efforce de garder bas. Ils sont d’ailleurs tous disponibles au format ebook, à moins de dix euros, et plusieurs moins de huit : c’est cadeau !
Pour moi, je parle souvent de « polycopiés améliorés ». L’appellation est passée de mode et il paraît difficile de l’appliquer aujourd’hui à des livres brochés, de belle apparence, disponibles à la commande chez n’importe quel libraire. Mais quant au fond, il y a pourtant de cela. Ils tiennent largement du cours, ou d’échos de cours ou encore de « questions disputées ». D’ailleurs, les bons vieux polycopiés étaient préparés, tant du point de vue du contenu que de la forme par l’enseignant, et distribués par lui : ce qui est encore le cas aujourd’hui pour les livres en autoédition.
A l’heure où j’écris ce billet, j’ai publié 13 ouvrages chez BoD : la liste peut être consultée dans la librairie de l’éditeur. Depuis 9 ans, cela fait à peine plus d’un livre par an. Pas tant que cela finalement. Mais je dois admettre que le rythme s’en est accéléré ces dernières années et un nouvel opuscule pourrait bientôt voir le jour sur le thème « Être au cœur du paraître » : il s’agit d’une réflexion biblique sur apparence et réalité.
La raison de ce développement est facile à comprendre. Pendant des dizaines d’années en effet, j’ai transmis « ce que j’avais moi-même reçu » (1 Co 15,3) à un public étudiant régulier venu m’écouter : je n’avais pas le temps ni ne ressentais le besoin de publier, sauf une Introduction à la lettre aux Romains, écho immédiat de ma thèse, et quelques articles. C’est effectivement à partir du moment où j’ai été élu directeur de l’Ecole biblique et archéologique française de Jérusalem, en 2008, et où j’ai de ce fait, mais aussi pour raison de retraite, perdu ce public sans le retrouver après mon passage à Jérusalem, que j’ai commencé à écrire mes « polycopiés ».
Avec une orientation vers l’enseignement biblique, celui que je ne donne plus que très rarement en direct (vie de Paul, vie de Pierre, lecture des Actes des Apôtres, théologie de Paul…), et dans lequel j’ai toujours veillé à rester très accessible. Mais aussi et de plus en plus avec une nouvelle orientation, apte à toucher un nouveau public : je garde le fond biblique, mais je le confronte à plusieurs grandes questions d’aujourd’hui, telles que la peur, la gratuité, la fragilité, et donc bientôt l’apparence et la réalité.
Voilà. Ce travail d’écriture a l’avantage de maintenir chez moi une certaine forme intellectuelle, accessoirement de rapporter quelques sous à ma communauté dominicaine : merci à l’avance pour votre contribution éventuelle.
P. S. Pour ceux qui seraient intéressés à disposer d’une présentation brève et claire de l’ensemble de mes livres, voir ci-dessous