Epiphanie, « manifestation » de Jésus à ces astrologues étranges et étrangers, venus de loin, guidés par une étoile. La scène, attestée par le seul Matthieu (2,1-15), est si pittoresque qu’on n’a cessé de s’attarder sur ces trois figures : sur leur prétendue royauté qui n’est nullement mentionnée, à moins qu’on ne la reconnaisse dans leurs cadeaux (or, encens, myrrhe). Ces Mages ont même des noms pour que l’on se souvienne d’eux : Gaspard, Melchior et Balthazar. Le romancier Michel Tournier, dans « Les Rois Mages« , leur a donné un quatrième compagnon, Taor, venu d’Inde.
Et l’étoile dans tout cela ? Presque oubliée ! Oui, c’est vrai, les Mages sont importants parce qu’ils manifestent chez Matthieu l’universalité du salut apporté par Jésus. Ou encore l’intelligence avec laquelle Dieu les conduit, en leur évitant de passer chez Hérode au retour. Mais il me semble que l’étoile est tout aussi importante, sinon plus que les Mages eux-mêmes : c’est elle qui les pousse hors de chez eux, c’est elle qui leur montre le chemin, c’est elle qui s’arrête au-dessus de la crèche. Une étoile qu’Hérode est justement incapable de voir, les fixés sur un trône qu’il croit menacé. Pour voir l’étoile, il faut lever les yeux !
Et l’étoile est d’autant plus importante que si les Mages sont souvent pour nous des figures du passé, l’étoile reste un symbole fort du présent de nos vies. Beaucoup s’en cherchent une, qu’ils vont appeler « star » et qu’ils suivront aveuglément ; d’autres évalueront la qualité d’une prestation donnée en fonction du nombre qu’ils en auront comptées.
Les chrétiens eux n’en ont qu’une : non pas celle qui a conduit les Mages et qui s’est arrêtée au-dessus de l’enfant de la crèche avant de disparaître, mais celui qu’elle a désigné comme la véritable et unique étoile, Jésus. Mais soyons précis : si les chrétiens ouvrent leurs cœurs, ils en reconnaîtront beaucoup d’autres au cours de leurs vies, celles qui les auront accompagnés et leur auront permis de connaître ou de retrouver Jésus. Un Jésus inconnu ou perdu de vue au cours de leurs pérégrinations.
Parmi toutes ces étoiles, bien sûr, on ne peut oublier Marie, que des chants qualifient alors « d’étoile de la mer ou du matin« . L’Apocalypse de Jean a donné en quelque sorte le la : « Un signe grandiose apparut au ciel : une Femme ! Le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête ; elle est enceinte et crie dans les douleurs et le travail de l’enfantement » (12,1-2).
L’étoile ou les Mages ? Il n’y a pas à choisir, tous deux guident l’humanité à Jésus.
Merci pour vos notes et réflexions lues et appréciées
Amicalement Jean-Noel