Ce jeudi 2 février, vers 15h, un jeune homme de quelques mois plus vieux que moi, 72 printemps, est venu me voir en voisin. Nous avions pris rendez-vous au téléphone, il m’avait donné son nom, Vincent Michel : ce nom me disait vaguement quelque chose, mais sans plus. Il m’avait dit, bien sûr, qu’il était aveugle et avait présidé la Fédération des Aveugles de France : mais rien à faire, cela ne me rappelait rien.
Alors, à son arrivée, quand nous nous retrouvâmes assis tous les deux, il me rappela que je l’avais aidé à trouver un éditeur, en l’occurrence les Editions du Cerf, pour la publication d’un livre qu’il projetait alors, une forme d’autobiographie intitulée « Croire sans voir« . En écho à la parole de Jésus : « Heureux ceux qui croient sans voir » (Jn 20,29). C’était il y a trois ans, mais j’ai dû lui avouer que je n’en avais pas le souvenir. D’une sacoche qu’il portait avec lui, il en tira un exemplaire qu’il m’offrit.

Il n’était pas venu pour me parler de ce livre, mais du projet qu’il avait d’en écrire un autre. Dont il souhaite que je vérifie les assertions bibliques. Un livre écrit à l’intention d’un petit-fils de huit ans, dont une réflexion l’avait frappée il y a quelque temps. Celui-ci avait déclaré à sa mère : « je sais le nom de famille de Jésus… » « Ah bon ? Et quel est-il ? » « C’est Christ, parce que j’ai entendu grand-père qui écoutait une messe radiodiffusée dans laquelle on parlait de Jésus-Christ ».
Cette délicieuse anecdote avait amusé le grand-père, tout en soulignant une méconnaissance des éléments de base de la religion chrétienne qui le souciait, lui le chrétien de base formé dès sa plus tendre jeunesse. Aussi s’est-il mis en tête de parler de Jésus à son petit-fils de manière originale, sous le mode d’un voyage commenté auprès de Jésus. Virtuel bien sûr, mais appuyé sur les récits évangéliques.
Je ne peux en dire plus pour le moment, puisque le livre est en cours d’écriture, à peine commencé. Vincent m’en a confié les toute premières pages et j’avoue avoir été séduit : très belle écriture, justesse des commentaires. J’ai donc pour le moment continué avec le livre « Coire sans voir« , « vieux déjà de trois ans », que Vincent me dit avoir été convié à présenter au cours du pèlerinage du Rosaire 2021.
Je ne sais pas quel accueil a reçu ce livre en son temps, mais ce que j’en ai déjà lu me dit qu’il a dû être très bon. En tout cas, je l’espère car je suis déjà séduit. Je l’ai écrit plus haut, ce livre est autobiographique, et l’auteur est issu du monde rural. En le parcourant, je suis frappé de la manière très sensorielle dont Vincent, l’aveugle de naissance, rapporte ses souvenirs de la campagne. J’ai l’impression d’être avec lui dans la cuisine familiale, dans le jardin voisin, dans la forêt où il va cueillir des champignons avec sa grand-mère : j’en touche leurs éléments ou j’en sens leurs odeurs ! Pour moi qui suis un pur produit du monde urbain, c’est original et passionnant.
Ce n’est que le début, j’ai à peine commencé le livre, je suis sût que je vais en retirer un grand plaisir. J’espère ensuite me régaler de lire le livre à venir, sur un sujet biblique : je serai là sur un terrain plus familier. Et je vous en dirai plus le moment venu.