Les manifestations contre l’avenir des retraites battent leur plein, et il est difficile à quiconque de savoir sur quoi tout cela va déboucher. L’ami Jean-Pierre Denis tente sur sa page Facebook une interprétation et envisage une solution dans un billet intitulé : « Une question ce soir : ce chaos est-il voulu ?« . Je trouve personnellement l’ensemble remarquable.
Maintenant, au-delà de l’avenir des retraites, je reste convaincu que c’est tout l’avenir des personnes, d’une forme d’économie, d’un pays, et, osons le dire, de la planète terre qui est actuellement en jeu. Les équilibres de la situation internationale bougent et s’entrechoquent au plus profond, à la manière de plaques tectoniques : les guerres en Ukraine, en Afrique, en Syrie et dans de multiples régions et pays n’en sont que l’une des expressions. Tout comme les variations climatiques, le manque croissant d’eau, la pauvreté sous de multiples formes. Et même, au risque de paraître ridicule, un usage immodéré, et marqué par l’immédiateté, du smartphone, témoin symbolique d’une redoutable anxiété.
Oui, j’ai conscience de dire une banalité, mais l’avenir est incertain, incernable, et sans doute sombre, au moins en ce sens que les troubles devraient se diversifier et durer longtemps, quoi qu’en disent les politiques pour se rassurer autant que pour nous rassurer. Je n’ai pas de boule de cristal pour dire ici ce qu’il en sera. Je me dis seulement, autre banalité, que lorsqu’un esquif se trouve flottant, balloté au milieu d’une mer déchaînée, le mieux est encore de s’accrocher de toutes ses forces à lui.
Et bien sûr, je repense à cet épisode évangélique relatant la douce paix de Jésus, dormant dans une barque où se trouvent aussi des disciples paniqués. Au beau milieu d’une forte tempête telle qu’il peut s’en produire sur le lac de Tibériade :
Puis Jésus monta dans la barque, suivi de ses disciples. Et voici qu’une grande agitation se fit dans la mer, au point que la barque était couverte par les vagues. Lui cependant dormait. S’étant approchés, ils le réveillèrent en disant : « Au secours, Seigneur, nous périssons ! » Il leur dit: « Pourquoi avez-vous peur, gens de peu de foi ? » Alors, s’étant levé, il menaça les vents et la mer, et il se fit un grand calme. Saisis d’étonnement, les hommes se dirent alors : « Quel est celui-ci, que même les vents et la mer lui obéissent ? » (Matthieu 8,23-27)
En vérité, lorsque la mer se déchaîne autour de nous, lorsque l’avenir devient difficilement prévisible, je ne crois pas connaître ancre plus sûre que celle de la foi en Jésus (Hébreux 6,19). Sans écarter, bien au contraire, tout ce que chacun peut ou pourra faire selon ses moyens pour contribuer à l’équilibre de la barque.