Il y a vingt-cinq ans, création de Domuni

Souvenirs, souvenirs ! Il y a vingt-cinq ans, avec le frère Michel Van Aerde, alors prieur provincial, nous créions Domuni, université en ligne, avec « la volonté de permettre à des publics nouveaux d’accéder à une formation universitaire de qualité en sciences religieuses, humaines et sociales ».

Dans mon livre autobiographique, « Je suis né plusieurs fois dans ma vie » (2020), j’y fais une sobre référence :

« Début 1998, avec le nouveau prieur provincial, le frère Michel Van Aerde, dont je suis le socius, autrement dit l’assistant, nous nous lançons avec très peu de moyens dans le projet fou d’un « enseignement à distance en théologie et sciences humaines ». Je propose le nom de DOMUNI (université dominicaine, Dominican University). Nous disposons au départ pour nous « déployer » d’une pièce, du concours temporaire d’un informaticien, et de notre élan. Nous accueillons et mettons en ligne les cours proposés par des frères, sœurs et laïcs dominicains. Et cela va marcher, plus loin encore que nous ne l’aurions imaginé : le panel des propositions s’élargit, la demande croît, en provenance de plusieurs pays.
Lorsque le projet prend de l’extension et que, sous la houlette de Michel, son centre se déplace à Bruxelles, je vais m’en retirer : nous sommes en 2002 je crois. Il continuera de croître sans moi, touchant aujourd’hui près de 2000 étudiants. » (p. 77-78)

Aujourd’hui, ils sont 3500, rassemblés dans trois facultés, comme le rappelle le site actuel de Domuni. Et voici que lundi dernier, un appel téléphonique du frère Michel fait remonter Domuni à ma mémoire : la direction actuelle souhaite que Michel et moi élaborions une histoire de la genèse du projet. Je demande à Michel de me préciser la demande, ce qu’il fait dans un courriel bien trop flatteur à mon égard :

 » Comment avons-nous eu cette intuition ? Comment l’as-tu mise en oeuvre, en créant le premier site, embauchant Vianney comme stagiaire puis CDI ? Tu as inventé la formule des cours, des séminaires (avec chats)… Tu as trouvé le nom DOMUNI, tu as proposé le Campus Saint Jérôme… Tu as discuté avec l’ICT pour qu’un cours (sur saint Paul) soit proposé en ligne, dans le programme… Tout était à penser et à créer.
Intéressant de manifester que l’on peut lancer un grand projet, avec presque rien. Tu dis au téléphone que « c’était Steve Job même si on n’était pas dans un garage, mais presque ». NB C’est toi qui as obtenu un bureau, dans l’ancien studio radio et l’as fait aménager. »

Hélas ! ma mémoire est une passoire ! Heureusement, Michel dispose encore d’un dossier presse assez fourni. C’est ainsi qu’il me retrouve un article pleine page du Monde qui avait eu pas mal d’écho, et incité d’autres revues et journaux, jusqu’à Point de vue, à évoquer notre entreprise en gestation. Je transmets en liens ces deux articles, eux aussi très flatteurs, et y ajoute une photo très originale qui faisait partie de l’article du Monde, prise en été… dans le cimetière du couvent de la Sainte Baume. Pour le coup, je me souviens très bien du beau travail de la photographe (dont j’ai malheureusement oublié le nom), venue à deux reprises : le parapluie n’y avait d’autre objet que de jouer avec la lumière.

C’était donc il y a vingt-cinq ans, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. La création de Domuni constitue l’une des belles entreprises de ma vie, et je remercie ceux qui l’ont développée et lui ont donné l’audience qu’elle a aujourd’hui, pour le bien de très nombreux étudiants.