Et les animaux ?

Frères et sœurs, nos lectures parlent en ce premier dimanche de Carême de l’alliance, et je vais vous parler… des animaux ! Vous ne voyez pas le rapport, mais il existe.

Le paradis des animaux

En effet, on ne le signale pas assez, mais l’alliance que Dieu établit avec Noé ne concerne pas que les humains, mais aussi « tous les êtres vivants qui sont avec vous : les oiseaux, le bétail, toutes les bêtes de la terre, tout ce qui est sorti de l’arche ». Et cela a été vite oublié si bien que la première lettre de Pierre n’évoque plus que huit personnes, sans aucune mention des animaux.

Nous les retrouvons pourtant avec l’évangile de la Tentation au désert selon saint Marc, qui nous dit que Jésus « vivait parmi les bêtes sauvages ». Apparemment en bonne intelligence. On peut s’étonner que ces bêtes soient mentionnées dans ce lieu où elles ne devaient pas trouver les meilleures conditions pour vivre : n’est-ce pas une indication que la venue de Jésus dans ce désert, après la Tentation, le transforme en une sorte de Paradis ?

Rappelons à cet égard le livre du prophète Isaïe qui évoque des cieux nouveaux et une terre nouvelle, où « le loup et l’agnelet paîtront ensemble, le lion comme le bœuf mangera de la paille, et le serpent se nourrira de poussière » (65,25). Et saint Paul s’inscrira dans la même ligne en affirmant dans la lettre aux Romains que « la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu » (8,19).

Pourquoi s’arrêter aujourd’hui sur cette mention des animaux ? La première raison qui me vient à l’esprit est de l’ordre du témoignage écologique : il existe une solidarité dans la vie et la mort entre les êtres animés. Elle est clairement manifestée lors de la création puisqu’aux animaux comme aux êtres humains, Dieu adresse la même demande : « soyez féconds, multipliez-vous ». Et l’est encore dans le récit du Déluge puisqu’un couple d’animaux de chaque espèce entre dans l’Arche, et pas seulement « huit personnes« .

Mais la raison principale dépasse cette dimension « écologique ». En effet, dans son alliance avec tous les êtres de chair, dans leur diversité, Dieu manifeste ce qui le caractérise : la surabondance de vie. C’est pour la vie qu’il crée, c’est pour la vie qu’il offre aux êtres de chair une alliance, c’est pour la vie qu’il aide l’homme à lutter contre le péché, c’est pour vaincre la mort qu’il enverra son fils.

Frères et sœurs, notre Dieu est un Dieu de vie, d’une surabondance de vie : voilà la bonne nouvelle de ce jour, laquelle devrait nous inviter à l’action de grâces.

Prédication donnée le 17 février 2024 à l’EHPAD de la Roseraie.
Textes du 1er dimanche de Carême : Genèse 9,8-15 ; 1 Pierre 3,18-22 ; Marc 1,12-15

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.