Pour certains, le plus souvent peu au fait du cataclysme personnel produit chez un mineur, ou même un majeur, par un abus sexuel, et du temps qu’il faut pour pouvoir dépasser sa honte, sa fausse culpabilité, et enfin en parler, Judith Godrèche « fait son cinéma » sur les plateaux publics. Afin de relancer sa carrière. Et son témoignage leur est insupportable.
Pour moi, qui ai écouté son puissant discours aux « César », et qui viens de l’entendre à nouveau dans l’intégralité de son émouvante et perspicace audition au Sénat, je vois une femme blessée à vie, qui cherche à éviter à d’autres de connaître les épreuves très douloureuses qu’elle a traversées.
https://videos.senat.fr/video.4408472_65de6dfe60fe6.droits-des-femmes–audition-de-judith-godreche
Au Sénat, Judith Godrèche évoque le nombre de 4500 messages qui lui sont parvenus depuis qu’elle a ouvert une adresse pour les accueillir : pas tous du milieu du cinéma, ni non plus que des femmes. Ce chiffre ne représente à mes yeux que la face visible de l’iceberg, surtout si on ouvre le compteur sur d’autres milieux, comme cela a déjà été fait récemment dans le domaine du sport. Ou encore, je ne l’oublie pas, dans le monde de l’Eglise catholique.
Pour un juger sur pièces, je vous invite à prendre 1h50 de votre temps et à écouter ses réponses aux questions des sénateurs et sénatrices (questions souvent bien longues). Je pensais pour ma part m’y arrêter 10 mn, mais devant la profondeur, l’émotion et l’intelligence des réponses, j’ai tout écouté. Et ne regrette pas de l’avoir fait.