Un film sorti le 1er mai bat tous les records d’affluence, je parle bien sûr de « Un p’tit truc en plus » : 500.000 entrées en trois jours ! Comme le sujet, celui du handicap et en particulier de la trisomie 21 me touche, je suis allé le voir hier après-midi. Et en suis ressorti avec un sentiment mitigé, tout à la fois très heureux et recommandant ce film, mais en restant un peu interrogatif.
C’est en me rendant sur le site AlloCiné que j’ai mieux compris cette ambivalence. Là, les critiques sont plutôt réservés (score 3,3) alors que les spectateurs sont franchement enthousiastes (score 4,4). Ce sont finalement deux regards différents mais complémentaires sur le même film, qui sont aussi ceux que je porte personnellement.
Avec les critiques, je reconnais que l’intrigue est mince, et un peu abracadabrante : deux voleurs, père (Clovis Cornillac, La Fraise/Orpi dans le film) et fils (Artus, Sylvain/Paulo dans le film), se trouvent embarqués inopinément dans une colonie de vacances très isolée, réservée à des handicapés et à leurs accompagnants. Ils n’ont d’autre choix que de se faire passer à leur tour pour handicapé, le fils, et accompagnant, le père.
Et les voilà qui découvrent un autre monde au fil du temps. Bien des scènes ou quiproquos apparaissent forcés, telle celle de la cuisine qui tient plutôt de la tambouille, ou encore de la visite finale du père encadré par des policiers. Je n’en dis pas plus.
Mais avec les spectateurs, je suis sensible à l’excellent jeu des acteurs, celui des professionnels comme celui des handicapés, et je retrouve des scènes plutôt classiques de la vie avec des handicapés, pour ce que j’en connais. Par exemple, la tendresse spontanée d’un handicapé auprès de Paulo ou, à l’inverse, l’irritation d’Orpi refusant de jouer avec un handicapé, Baptiste, expédiant son ballon et finalement Baptiste lui-même dans la forêt voisine où on ne le retrouvera que le soir.
Remarquable aussi l’insistance du réalisateur sur la joie qui émane de cette communauté de circonstance. On aime y taquiner, y danser, ou encore y faire la cuisine. Comme j’ai pu le constater « en vrai » dans les sessions des Bien-Aimés de Dieu à la Sainte Baume, où les enfants porteurs de trisomie 21 adorent se retrouver mirlitons, ou encore avec la réussite des « Cafés Joyeux » et de bien d’autres du même type. Dans le film, poussée par son fils, la cuisinière prête donc bien malgré elle sa cuisine à l’ensemble du groupe qui, dans la joie, s’épanouit à préparer un repas festif très réussi qui change de la tambouille déjà évoquée.
Rien d’étonnant dès lors à ce que les vies d’Orpi et de Paulo soient chamboulées. Ce qui les conduira vers un changement dès leur sortie de prison.
Amis lecteurs, oubliez les critiques, soyez spectateur d’ « un p’tit truc en plus » ! Et manifestez que la différence est une chance !
Merci pour votre regard, j’ai adopté un enfant trisomique qui, à 12 ans a perdu brutalement sa maman. La vie n’est pas rose tous les jours avec lui mais il me sanctifie de jour en jour…..et il a parfois des paroles prophétiques. Connaissez-vous le livre du Ciel, écrir par Luisa Picarretta? Grande joie de découvrir le don de la vie dans la Divine Volonté.
Oui, ce film, avec sa fin qui ressemble à un conte, est criant de vérité. Superbe !