L’homme nouveau

Frères et sœurs, il m’a été récemment demandé ce qu’était cet « homme nouveau » dont vient de nous parler saint Paul dans sa lettre aux Éphésiens. Pour beaucoup de nos contemporains, au moins dans le monde occidental, il s’agit d’un homme renouvelé par le développement technique, totalement maître de sa vie, en marche vers une vie qui ne connaîtra pas de fin. Une vie qu’il se donne lui-même, fût-ce au prix de quelques patches.

Je ne sais pas si certains de vous y croient, moi non ! Et Jésus non plus si je m’en tiens à l’évangile de ce jour : « Travaillez pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme ». Loin de moi l’idée de nier les progrès humains, sanitaires en particulier, apportés par la technologie, mais loin de moi aussi l’idée que celle-ci nous prépare à la vie éternelle et va nous permettre d’y entrer. Pour ce faire, il faut compter sur celui que Jésus désigne comme « le Fils de l’homme » est qui n’est autre que lui-même !

D’ailleurs, les termes de saint Paul sont clairs : il ne s’agit pas de créer ou améliorer l’homme ancien, mais de revêtir l’homme nouveau. Ce qui est en jeu depuis les origines de l’homme, selon ce qu’en rapportent les trois premiers chapitres du livre de la Genèse, c’est de revenir à cet homme d’avant le péché, qui vivait auprès de Dieu et lui faisait face sans mourir. Cet homme, nous l’avons connu sur notre terre et nous le connaissons encore, il s’appelle Jésus. Comme il n’a pas connu le péché, la vie éternelle se trouve en lui et la merveille est qu’il nous y donne accès par son Esprit.

En retour, il ne cesse de nous demander, comme il le faisait pendant sa vie terrestre, de dépasser les apparences, de ne pas nous en tenir à un pain qui passe pour accueillir le pain qui ne passe pas. Quel que soit le pain en question. Il ne s’agit pas de se forcer, mais d’ouvrir les yeux de notre cœur ! L’Esprit reçu au baptême est l’agent de ce dépassement.

Je vous invite à repenser à la rencontre de Jésus ou des disciples d’Emmaüs après la résurrection : dans un premier temps, ils ne reconnaissent pas Jésus ? Étrange, mais n’est-il pas arrivé à chacun de nous de passer à côté d’amis sans les reconnaître parce que nous les pensons ailleurs ? La voix de Jésus, le geste du pain rompu, provoquent en chacun un retournement, le surgissement de cet homme nouveau dépassant les apparences.

C’est aussi ce qui est proposé à chacun de ceux qui reçoivent l’Esprit de Jésus par le baptême : que le Seigneur nous donne de revêtir l’homme nouveau.

Textes : Exode 16, 2-4.12-15 ; Ephésiens 4, 17.20-24 ; Jean 6,24-35

 

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