Frères et sœurs, il est des situations dont on voudrait qu’elles n’aient jamais eu lieu, ou bien que l’on puisse en être débarrassées une fois pour toutes : par exemple, les guerres, ou la poussière de ma chambre ! Mais ce « une fois pour toutes » ne peut que nous paraître bien lointain, comme un rêve.

Il est alors très frappant qu’il soit évoqué à de multiples reprises, parfois sous une forme un peu différente comme « une seule fois », dans la lettre aux Hébreux. L’auteur ne vise pas à dénoncer le culte juif, qui a joué un rôle dans la formation du peuple, mais à montrer qu’il est dépassé par une alliance nouvelle. Or le « une fois pour toutes » caractérise cette alliance : tant du côté de la manifestation du Christ sur notre terre, que dans sa victoire sur le péché et la mort, comme enfin avec son entrée au ciel.
Pouvons-nous à notre tour bénéficier de ce « une fois pour toutes » ? Je vous le présentais tout à l’heure comme peu accessible dans nos vies, mais sa manifestation est alors primordiale. Or je crois qu’il existe une situation où il se montre, c’est la conversion. Il y a un avant et un après, et tout retour paraît impossible, pour autant que cette conversion soit l’expression d’une vraie rencontre avec Jésus,
Cette conversion peut bien sûr paraître changeante, du fait des hauts et des bas de nos pensées et de nos vies. Du fait de notre péché que Jésus a pourtant ligoté, selon la parole de l’évangile de ce jour. Mais son noyau initial, la joie de la présence en nous de Jésus, reste. Frères et sœurs, c’est en Christ que le péché peut être vaincu, et que le « une fois pour toutes » a un sens. Souvenons-nous en lorsque s’approche la tentation de dévier du chemin ouvert par Jésus.
Textes : He 9, 15.24-28 ; Mc 3, 22-30