L’attente du Messie

Le président du Venezuela, Hugo Chavez, vient de mourir. Si l’on en croit les multiples réactions et analyses proposées par les journaux et les courriers des lecteurs, on devrait pouvoir, sans heurter personne, qualifier le personnage de « populiste ». Il était donc « populaire » auprès de son « peuple ». Comment et pourquoi l’était-il, c’est une autre question qui soulève bien des passions.

Je ne connais pas le Venezuela, vu de loin autrefois depuis les côtes de Trinidad et Tobago. Mais j’ai connu une situation qui me rappelle celle d’Hugo Chavez, je veux parler d’Haïti avec Jean-Bertrand Aristide, qui lui est toujours bien vivant. J’étais là-bas au moment où ce dernier abusait le petit peuple haïtien avec la dernière des coopératives, la sienne, qui a sombré comme toutes les autres : le peuple en question ne lui en a jamais vraiment voulu, et la popularité d’Aristide auprès de lui est sans doute intacte. J’ajoute une chose : Aristide jouait des symboles religieux, catholiques en particulier (mais aussi vaudous pour ce qui le concerne), avec un art consommé, comme il semble que Chavez l’ait fait aussi.

Tout ceci nous montre quoi ? Que l’attente du Messie n’a jamais cessé auprès des gens simples, et peut-être pas seulement d’eux. Non pas d’un messie roi, puissant, à la tête d’une armée, mais bien d’un messie issu du peuple, connaissant ses attentes, capable -au moins le croit-on- de les satisfaire. Autrement dit, il y a plus de place qu’on ne dit pour Jésus dans notre monde.

P.S. Je me demande si la présence américaine dans de nombreux pays, si mal perçue souvent, ne manque pas justement de cette dimension messianique telle que je viens d’en parler, pour être mieux reçue.

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