L’évangile du mardi 3 août (Mt 14, 22-36) fait référence à la marche de Pierre sur l’eau, en voulant rejoindre Jésus. On le présente souvent comme une mise en cause de la foi de Pierre. Mais on oublie qu’avant de sombrer, Pierre s’est lancé et a marché à son tour sur l’eau : même si les deux réalités sont liées, ce qui est en cause est donc plutôt sa fidélité dans la foi que sa foi elle-même.

Qu’est-elle donc cette fidélité dans la foi qui pourrait nous empêcher de sombrer ? Si l’on se souvient que la lettre aux Hébreux (6,19) évoque l’espérance donnée par la résurrection de Jésus comme une ancre plantée dans le ciel, la foi du croyant peut s’interpréter comme la corde qui le relie à cette ancre.
Ce qui n’est pas sans conséquences pour sa vie quotidienne. Puisque le chrétien est « tenu par en-haut », et non par en-bas, par exemple sur le socle des assurances que pourraient donner une aisance financière, de belles qualités personnelles, un réseau amical étendu, et j’en passe, toutes ces assurances pourraient bien être ébranlées, voire disparaitre, que le chrétien qui tourne fidèlement son regard vers le ciel, vers Jésus ressuscité, n’en sombrerait pas pour autant. N’est-il pas tenu debout par « en-haut », grâce à la « corde de la foi » qui le relie à l’espérance ?
Je vois là l’illustration d’un propos étonnant tenu par le prophète Isaïe : « Si vous ne croyez pas, vous ne tiendrez pas ». Un propos dans lequel les deux verbes sont identiques en hébreu, ‘Aman’ (qui a donné Amen) qui veut dire aussi bien avoir foi que tenir ferme.
Car il s’agit d’une seule et même réalité, la foi, qui nous accroche à l’espérance et nous fait tenir « par en-haut » !