« Papa, où t’es ? » : indifférence de Dieu ?

Ce vendredi 30 décembre, tous les journaux font leur Une sur la mort hier du « roi Pelé » : bien sûr, le personnage était sympathique, et c’est très triste. Mais il était malade d’un cancer, il était soigné, entouré, et avait 82 ans. Aucune indifférence à son sujet.

Les Ukrainiens, les Centrafricains, les Birmans, les migrants qui risquent leur vie, à la recherche d’un avenir meilleur que celui que leur offre leur pays, et tant d’autres que j’oublie, meurent eux par milliers, le plus souvent dans la souffrance et l’indifférence. Ils n’ont pas de noms, sauf ceux qui en réchappent et auxquels on s’intéresse, un temps.
L’indifférence des hommes, injuste certes, nous paraît hélas ! inévitable : le nombre nous submerge, et l’impuissance nous accable. Que faire lorsque l’orgueil, le mépris, la folie des hommes, entraînent des milliers de morts en Ukraine ou dans la région des grands Lacs en Afrique ?

Mais comment, pour le croyant que je suis, ne pas se poser la question de l’indifférence de Dieu ? Hier, trottait dans ma tête la chanson de Stromae, Papaoutais, écrite à propos d’un père très absent, qu’il n’a pratiquement pas connu, et qui est mort au Rwanda. « Papa, où t’es ? »

Voilà la question que je ne cesse de poser à Dieu, dont Jésus m’a bien dit qu’il est notre Père. C’est une douloureuse question que je porte depuis longtemps, qui me hante et que j’ai déjà abordé sur ce blog. Elle est le cœur de ma prière. C’est aussi une vieille question, celle que se sont posés, dans les camps de concentration, mes frères juifs lors de la 2e guerre mondiale. Et d’autres avant eux, et depuis toujours. Dans toutes les situations extrêmes où l’homme s’interroge sur l’homme autant que sur Dieu.

Indifférence de Dieu ?

Faut-il parler d’indifférence de Dieu ? Je le sais, et je le crois, on me dit que Dieu souffre avec ceux qui souffrent, qu’il respecte la liberté de l’homme, que c’est à celui-ci de se prendre en main etc. Mais face à des murs que tout laisse penser infranchissables, ces réponses ne me suffisent pas, et mon cœur continue de saigner : ce saignement serait-il la seule réponse qui vaille, celle qui met l’homme avec Marie et Jean au pied de la Croix ?

Une réponse à “« Papa, où t’es ? » : indifférence de Dieu ?”

  1. Alors cherchons la vraie lumière !
    La puissance de Dieu n’est qu’amour, elle ne peut que réparer, pardonner, patienter, espérer, croire. Elle n’est rien face à la violence de l’homme qui, pour mieux se rêver tout-puissant, prête à Dieu de personnifier sa folie des grandeurs. Or Dieu est nu, petit et faible, nulle part entre la ville et la campagne, protégé par ses parents et des animaux, accueilli par des marginaux et reconnu par des étrangers, et déjà mortellement jalousé par les puissants. La puissance de Dieu n’est rien qui venge, qui condamne, qui ruse, qui mente, qui blesse, ni qui tue. Elle est lumière qui réchauffe, souffle qui ranime, parole qui redresse, geste qui prend soin. La vie de l’homme, éclairée par Dieu qui redécouvre chaque jour avec amour sa création, se confronte au mal, à la souffrance, à la maladie et la déchéance, à la mort. La vraie vie garde alors joyeusement en effet son mystère de liberté : il n’appartient qu’aux hommes de vouloir s’aimer les uns, les autres, de s’ingénier à cultiver la paix, à soigner les malades, à secourir les blessés, accompagner les mourants… dans l’espérance de la vie éternelle qu’ils reçoivent déjà parfois entre eux, le cœur empreint de ses gouttelettes irisées.

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