Isaac est le fils d’Alice et Vincent Drisch. Il est porteur de trisomie 21. Je ne connais la famille qu’en ligne. Oh ! je sais bien, pour avoir rencontré plusieurs cas, par exemple à la sainte Baume en juillet, à l’occasion de la session des « Bien-Aimés de Dieu« , que la trisomie, sans être dans la plupart des cas le pire des handicaps, reste une charge pour les parents et la famille. Mais Isaac comme tous ceux qui sont porteurs de trisomie 21 ouvre une porte sur un autre monde, où la spontanéité et la joie de vivre sont la règle et les conventions contraignantes absentes.
Isaac est pétillant, je ne trouve pas de meilleur mot pour le définir à partir des vidéos publiées en ligne par ses parents : vous allez pouvoir en juger d’après celles auxquelles je renvoie plus bas. Les deux se passent dans le train, car Alice et Vincent se déplacent souvent dans toute la France avec leur fils : pour porter témoignage de la difficulté, mais aussi de la « chance » que peut représenter la trisomie 21. Elle oblige à trouver une autre manière d’appréhender et de faire face à la vie.
Voici les deux vidéos, sur le site Instagram ou sur Linked In : vidéo 1, vidéo 2. Les deux donc se déroulent dans un train.
Ces deux vidéos manifestent l’extrême liberté des porteurs de trisomie 21, par-delà toutes les conventions. Pour le coup, ils ne sont pas dans le train-train de la vie. Ce qui n’est pas toujours sans risque. Je me souviens que la première fois que j’ai rencontré Rose à Strasbourg, nous nous sommes promenés un moment dans un parc voisin du couvent dominicain. Rose devait avoir autour de trois ans. Ses parents adoptifs veillaient sur elle comme le lait sur le feu, de peur qu’elle ne parte avec un inconnu, sans se soucier du danger.
Les porteurs de trisomie 21 que je connais offrent souvent à mes yeux, dans leurs meilleurs moments, une ouverture vers le ciel.
Merci à Guillaume, à Louise, à Christian, à Marie, Clémence et à tant d’autres : leur fragilité révèle aussi la nôtre, elle dit la vérité de nos vies, elle est un lieu de rencontre et un atout. La voie de la fragilité est celle que Jésus empruntera tout au long de sa vie, entre la crèche et la croix.