Promouvoir la vie

La vie fait rarement la Une de nos journaux, la mort a pris sa place. Plus de 400.000 nous dit-on côté russe dans la guerre en Ukraine, et peut-être autant côté ukrainien ; 1300 le 7 octobre côté israélien, et peut-être 40.000 ou plus côté Gaza ; des milliers dans d’autres guerres dont on parle moins chez nous, par exemple en Birmanie, ou dans des pays d’Afrique Centrale ou de l’Ouest ; des milliers encore en Méditerranée parmi ceux qui tentent de rejoindre un pays hospitalier ; et je ne peux passer sous silence ceux que, sous des formes plus discrètes, nos pays occidentaux rejettent par abandon dans les rues ou par avortement !

Si nous sommes chrétiens, si nous pensons que la vie est un don de Dieu, ces chiffres devraient nous saisir, nous empêcher de dormir, mais ils ne le font pas ou plus. Les morts en question sont trop nombreux, souvent trop loin même si Internet nous les rapproche, leur nombre génère l’idée d’une masse indistincte, et fait naître un fort sentiment d’une totale impuissance. Nous nous sentons dans la peau d’un nageur novice, ou même expérimenté, incapable de résister des jours durant et de survivre face à des vagues d’une hauteur de plusieurs mètres.

Faut-il que nous baissions pavillon ? Oh ! bien sûr, nous pouvons toujours prier chaque jour pour la paix dans le monde, participer à telle ou telle association qui la promeut ou la soutenir financièrement. Loin de moi l’idée que ce soit inutile, mais il me semble qu’on peut aller plus loin en cherchant toutes les occasions de promouvoir la vie autant que la paix. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : face à la mort, donner comme réplique et contrepoids toutes ses chances à la vie.

La vie
Photo de Jeremy Bishop sur Unsplash

Il existe de multiples manières, à notre portée, de célébrer la vie et de s’engager en sa faveur : ce sont toutes les facettes de la charité, si souvent décriée parce que si mal comprise. Elles ont nom justice, générosité, compassion, attention, vérité, et j’en passe. C’est ainsi que, modestement et depuis quelques années seulement, j’ai pris l’habitude de saluer d’un bonjour, d’un merci, d’un aurevoir, accompagnés si possible d’un regard bienveillant et parfois d’un joyeux souhait, les employés, les commerçants, et plus généralement toutes les personnes avec lesquelles je suis en contact.

Ce faisant, j’ai l’impression que la morbidité qui caractérise notre monde s’éloigne un peu, que la vie reprend le dessus. Cet exercice peut paraître insignifiant mais, comme beaucoup d’autres, leur multiplication contribue à promouvoir la vie.

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